miércoles, 9 de julio de 2014

Le féroce caïd ou de la justice au Mexique.

Rafael F. Muñoz était un écrivain qui a créé des récits crus mais honnêtes de la révolution mexicaine. Sa narration réfletait la réalité d'une guerre violente, sans règles claires où la population civile subissait la mort, l'abus, l'injustice, tout ça au nom de la lutte pour la justice sociale.

Un de ses récits le plus connu, est "El feroz cabecilla" (Le féroce caïd, 1928). Au debut du récit, un groupe de rébelles est poursuivi par l'armée, surnommés "les fédéraux". Ils ont mené une bataille et ils ont été terriblement frappés, et la fuite, honteuse, est une image pitoyable. Le groupe, autrefois puissant, compte une grande quantité de blessés graves et ceux qui ne sont pas blessés ont le moral à zéro. Le chef du groupe, fatigué de chevaucher, decide de s'arrêter dans une église en ruines au milieu du désert pour se réposer. Mais le reste du groupe se plaint, ils ont peur d'être pourchassés par l'armée. Alors, considerant que les blessés ralentissaient leur fuite, ils abandonnent les blessés et les morts.

Le lendemain, l'armée arrive à l'église et seulement un homme vivant s'y trouve . Le chef de la patrouille militaire est un capitaine qui demande son nom au survivant, qui s'appelle Gabino Duran. Ensuite, le capitaine ordonne de le fusiller. 

Dans son rapport à son supérieur le capitaine déclare au colonel: "C'est un honneur de vous faire savoir, que pendant la nuit dernière , nous avons pourchassé un groupe de rébelles dans la montagne, qui s'était retranché dans une vieille église. Tout de suite, j'ai ordonné à mes hommes d'attaquer les positions des rébelles, de cette facon nous avons réussi à abattre l'ennemi après une demi-heure de féroce combat. Nous avons tué huit ennemis et nous avons arrêté le féroce caïd Gabino Duran, qui se faisait nommer "Major" des paysans rébelles. Après à un conseil de guerre, qui l'a trouvé coupable, il a été condamné à mort, et le caïd a été fusillé. Je vous félicite, mon colonel, pour cette action de guerre des éléments que vous commandez si dignement, et qui met fin à la rébellion de la sierra du sud. Avec mes sentiments réspecteux, le capitaine de la patrouille avancée"

Le colonel rend son rapport au Chef Général de la cavalerie, et il l'embellit un peu. Même chose que le général fait quand il rend son propre rapport au général adjudant de compagnie et lui au chef de l'armée, et le chef de l'armée au ministre de la guerre, avec une copie pour le président. Bref, l'histoire arrive aux titulaires du plus important journal national. Duran se transforme en colonel et après en général. Ses forces grandissent jusqu'à 10,000 hommes et la bataille devient vitale pour le pays. À la fin du récit Rafael F. Muñoz achève:

L'histoire 50 ou 100 années après: "Ce mouvement rébelle, planifié et commandé par Gabino Duran, sans doute le plus sanguinaire bandit qui ait vécu sur le continent. Ses crimes ..."

Le récit, bien entendu, est une satire. C'est que je trouve triste est le fait que plus de 80 années après, le petit conte est encore valide. Chaque semaine, le gouvernement fédéral annnonce la capture d'un nouveau féroce caïd. Ou sa mort. Ou sa mort deux fois tel le cas de Nazario Moreno, leader criminel qui était mort en 2010 ... jusqu'en 2014 lorsque sa mort a été annoncée à nouveau.

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