sábado, 28 de febrero de 2015

L'éducation au Mexique partie I, une petite introduction

Avant de commencer à parler de l'éducation au Mexique il est important de connaître un peu notre pays. Le Mexique est un pays de presque 2 millions de km2 avec environ 120 millions d'habitants. L'espagnol est la langue principale de notre pays, il est parlé par plus de 112 millions d'habitants comme langue maternelle. Mais il y a plus de 7 millions de personnes qui parlent une langue indigène ou comme on l'appelle ici, une langue originaire. De ces 7 millions plus de 2,5 ne parlent pas espagnol.

La pauvreté est un grave problème dans notre pays. Plus de la moitié de la population est pauvre et plus de 20%, environ 28 millions de mexicains, sont tellement pauvres qu'ils ne peuvent pas manger une nourriture adéquate. C'est la pauvreté qu'on connait comme pauvreté alimentaire. De ce chiffre, presque 12 millions sont des enfants. Selon l'UNICEF, il y a 1,5 millions d'enfants au Mexique qui souffrent de malnutrition. Pourtant le taux d'obésité est alarmant, de cette manière, il y a un paradoxe, des enfants en état de dénutrition et obèses.

Du côté institutionnel, il y a beaucoup d'écoles dans des conditions regrettables. Des écoles qui n'ont pas suffisament de professeurs, qui n'ont pas de bibliothèques ou même de toilettes. Les résultats de cette situation sont évidents et logiques. Si le pays est pauvre, on pourrait croire que le budget est insuffisant. Mais non, bien que le budget pour l'éducation élémentaire soit de 363,5 milliards de pesos, environ 19,1 milliard d'euros, il est mal réparti. Dans l'OCDE, nous sommes l'avant-dernier  pays en dépense par élève.

Si nous sommes pauvres et qu'il y a peu de ressources pour l'éducation, on pourrait penser qu'on est prudents pour les dépenser. Mais pas du tout. "Mexicanos primero" (Mexicains avant tout), est une ONG qui a étudié l'éducation au Mexique durant les dernières années. Ils ont dénoncé que le budget n'est dépensé ni de manière intelligente ni de manière honnête. Une des critiques la plus intéresante de "Mexicanos primero" est que le budget ne se distribue pas d'une façon adéquate. D'abord parce que l'attribution est égale pour tous les élèves sans prendre en compte les circonstances particulières. Cette distribution ne garantit pas l'égalité mais un simulacre d'égalité parce qu'elle n'envisage pas les besoins de chaque personne. Ils ont aussi denoncé le syndicat de professeurs. Les accords illégaux entre le gouvernement et le syndicat ont causé le détournement de fonds de plus de 3 milliards de pesos (plus de 150 millions d'euros).

La répartition du budget est aussi un problème, 84,3% du budget est pour les salaires des professeurs, et 7% pour le fonctionnement des écoles (l'électricité, l'eau, etc.), tandis que moins de 0,7% sert à acheter des materiaux éducatifs et moins de 0,3% pour la technologie éducative. Le reste est utilisé pour les bourses et l'infrastructure.

Le résultat de cette politique de "dégat" éducatif est que 59% des centres éducatifs ne sont pas considérés aptes pour l'apprentissage. Et si tous les centres éducatifs ont des problèmes, les centres ruraux sont les pires. Là, il y a une situation vraiment désolante, 44% des écoles rurales n'ont pas de toilette, plus de 10% n'ont pas d'électricité, et seulement 2% ont internet.

Au Mexique, la moyenne éducative est de seulement 8 ans. D'après l'ONU, on lit moins de deux livres chaque année, d'ailleurs, au Mexique 35% de la population a dit dans une enquête qu'ils n'ont jamais lu un seul livre en dehors de l'école. C'est la raison pour laquelle notre pays, selon une étude où 108 pays ont été analysés sur leurs habitudes de lecture, a occupé la position 107. Et dans les évaluations internationales notre pays est l'un des derniers.

L'éducation est l'un de principaux moyens pour sortir de la pauvreté, autant comme individus que comme pays, mais au Mexique le défi est immense. La societé exerce une pression chaque fois plus grande sur les politiciens pour les obliger à faire de l'éducation une priorité. Ainsi, ces dernières années, le thème éducatif est devenue l'un des plus importants dans le discours politique. Pourtant cette année, les problèmes financiers, que la chute des prix du pétrole ont causé à notre pays, ont forcé à mener une politique d'austérité. Le budget de la secrétariat de l'éducation a été réduit de 2,55%, celui du développement social de 3,2%, CONACYT (l'organisme chargé de la science) de 900 millions, l'organisme chargé de la culture recevra moins de la moitié du budget antérieur. Mais les politiciens n'ont pas oublié d'être solidaires, ils ont décidé de réduire leurs salaires. Les sénateurs recevront 100 pesos de moins chaque mois, c'est-à-dire, environ 5 euros en moins. C'est dur d'être politicien au Mexique!

Une note finale: Pendant la campagne pour la présidence Enrique Peña Nieto, l'actuel président, est allé dans une foire du livre à Guadalajara, possiblement la foire du livre la plus importante du pays. Un journaliste lui a demandé de dire les trois livres qui ont changé sa vie. Il n'a pas pu répondre de manière adéquate à la question. Dans un pays où l'éducation a beaucoup de problèmes un homme qui ne peut pas citer trois livres a été choisi pour président.


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