lunes, 13 de octubre de 2014

De nouveau les étudiants, de nouveau le gouvernement.


Iguala, Guerrero est une ville d'un peu plus de 100 mille habitants, aujourd'hui malheureusement connue pour la disparition d'étudiants "normalistas". Les "normalistas" sont les étudiants qui deviendront professeurs, appelés de cette manière parce que la "normal" ou "normal superior" sont les écoles où on étudie pour être professeur. Le niveau d'études est équivalent au niveau universitaire. L'école d'où les étudiants viennent est la "normal" d'Ayotzinapa, une école qui a la particularité d'être formatrice de professeurs ruraux, d'origine pauvre. L'école fut conçue comme faisant partie d'un plan des années 20's pour la massification de l'éducation rurale.

Le Guerrero est un des états les plus pauvres du Mexique. Là se trouve la commune la plus pauvre du pays, et là aussi se trouve la plus grande production de pavot du pays, la matière première pour l'héroïne. Mais il y a un antécédent qu'il faut rappeler. Les noms de Lucio Cabañas et Genaro Vazquez, deux guerrilleros des années 70's, aussi professeurs, professeurs sortis de l'école "normal" d'Ayotzinapa : ces deux professeurs ont été à la tête du principal mouvement guerrillero des années 60's et 70's.

Les étudiants, alors, viennent d'une tradition de lutte sociale, d'idéologie de gauche. Ils sont habitués à la confrontation avec la police et le pouvoir en général. Maintenant, au gouvernement s'ajoute les seigneurs de la drogue, les chefs actuels des corps policiers.

Le 26 septembre, les étudiants avaient voyagé à Iguala dans le cadre de manifestations et de collectes. À 22 hrs, les policiers ont accusé les étudiants d'avoir pris les bus par force, la discution a tournée à la bagarre et les policiers ont tiré sur les étudiants qui se sont enfuis. Quatre heures après, les étudiants parlaient avec quelques journalistes, en denonçant les problèmes, quand on leur a de nouveau tiré dessus. La fusillade a causé 6 morts, 3 étudiants, une femme dans un taxi et deux joueurs de football que se trouvaient dans un bus qui passait. En plus de 25 blessés. Au même moment, un bus d'étudiants a été attaqué avec des fusils d'assaut, c'est le bus des étudiants disparus. Le bus transportait 58 étudiants, 43 restent disparus.

Les étudiants qui ont pu s'échaper, sont ceux qui ont denoncé que les policiers étaient les attaquants. Le maire de la ville se cache et personne ne sait où il se trouve. Tous les indices font penser que le maire est lié au narcotrafic, et maintenant il y a un mandat d'arrêt contre lui. Au limite du cynisme, un groupe de criminels, "guerreros unidos" (guerriers unis), a exigé au gouvernement la liberation des policiers et la fin de la persecution contre "son" maire.

Le gouvernement comme à chaque fois qu'une chose pareille se passe a promis que les enquêtes "arriveront aux dernières conséquences". C'est le même discours que celui du massacre d'Aguas blancas (1995, où les policiers ont tué 17 paysans désarmés) et de beaucoup d'autres crimes que l'état a commis ou toleré, et la promesse que cela ne se répètera jamais est si faible. Tellement faible qu'hier des policiers ont tiré contre d'autres étudiants, 10 : 3 français, 2 allemands, 5 mexicains, cette fois de l'université Technologique de Monterrey. Un blessé d'origine allemande est le résultat. Où s'est passée la nouvelle attaque des étudiants? Dans l'état de Guerrero, qui l'ont fait? Des policiers de l'état de Guerrero.

Le comic initial (dessiné par guerrilla comic) s'appelle le cycle de l'autoritarisme, pourquoi? Parce que le maire de Guerrero est un homme de gauche, de même que le gouverneur de l'état, qui a refusé de démissionner à moins qu'un plébiscite le force, l'INE, l'autorité électorale du Mexique a nié la possibilité de faire un tel plébiscite.

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