miércoles, 1 de octubre de 2014

Le 68 Mexicain.



Le 22 juillet 1968, une bagarre entre les élèves de deux lycées (la vocacional 2 et la vocacional 5) après un match de football américain fut brutalement réprimée. Le corps policier de la ville de Mexico, appelé le corps de "granaderos", avec la bestialité propre de l'époque, a mis en prison quelques étudiants. Cet événement a déclenché un mouvement estudiantin qui, peut-être, a été le plus important depuis la révolution mexicaine. Le mouvement est devenu de plus en plus important et ce qui d'abord était une demande de justice pour des étudiants violement frappés, a tourné à l'exigence de la liberté pour les prisonniers politiques, la démocratisation du pays, la disparition de quelques corps policiers, etc.

Le système politique, à cette époque, n'avait ni l'expérience ni la volonté de négocier de façon ouverte avec la société et la réaction du gouvernement a été d'endurcir les mesures contre les étudiants. Gustavo Diaz Ordaz, membre du PRI, le parti du gouvernement depuis toujours, était le président, et le 12 octobre les jeux olympiques devaient commencer. D'ailleurs, Diaz Ordaz, qui, aujourd'hui nous le savons a travaillé avec la CIA, était convaincu que les étudiants voulaient renverser le gouvernement et instaurer un régime communiste.

Ainsi, après un processus de quelques mois, où le gouvernement avait utiliser une répression croissante, une manifestation a été appelée pour le 2 octobre. Le lieu, la place des trois, culturesTlatelolco. Les étudiants ne le savaient pas, mais le gouvernement avait tendu un piège. Pour mieux comprendre ce qui s'est passé, il est important de connaître Tlatelolco. La place de Tlatelolco est un endroit carré, avec un espace ouvert au centre, entouré par des batîments qui peuvent servir de barrages. C'est dans ces batîments que le gouvernement avait placé des francs-tireurs. Pas seulement des francs-tireurs, mais également des élements de l'Etat-Major présidentiel. Un groupe de paramilitaires connu après comme "Batallon Olimpia", qui utilisait un gant blanc comme signe distinctif.

Quand le meeting a commencé, les étudiants ne le savaient pas, mais ils étaient cernés par l'armée. Personne ne pourrait sortir de la place, en plus de l'infanterie, cette fois il y avait des tanks. Un peu avant la nuit, pendant le discours d'un leader des étudiants, un hélicoptère a jeté un feu de bengale. C'était le signal pour l'attaque. Mais l'armée n'aurait pas attaqué les étudiants désarmés sans provocation. C'est ici qu'on comprend la tâche des francs-tireurs. Leur travail n'était pas de tirer sur les étudiants, mais sur l'armée, de cette manière, l'armée attaquerait les étudiants en croyant qu'ils étaient l'ennemi. Une des premières victimes des francs-tireurs a été le chef de l'armée. Sans commandant, l'armée est devenue incontrôlable, et la répression fut brutale. Même aujourd'hui, personne ne sait le nombre de morts, l'estimation est entre 200 et 1500 morts selon la source. Plus de 3000 étudiants ont été détenus. Les excès et les mesures illégals de la part de l'armée ont été nombreux.

Les conséquences de ce massacre pour la vie du Mexique ont été profondes. Beaucoup de gens pensent, et je partage leur opinion, que ce triste moment, quand le gouvernement décide de tuer ses citoyens, est le moment ou l'ancien système commence à mourir. La Gauche s'est radicalisée et, dans ce massacre et celui des étudiants en 1971, on peut trouver les racines des mouvements armés des années suivantes. C'est triste, mais c'est aussi le réveil du peuple mexicain, le moment où tout le monde a compris que le Mexique était une dictature. 

Je veux vous montrer une dernière photo pour presque finir ce petit article, la date de la photo je ne la connais pas, mais ce n'est pas le 2 octobre:


Le jeune qui reçoit le coup de fusil d'un soldat s'appelle Ernesto. Après, il a étudié économie dans le IPN (Instituto Politécnico Nacional, une des meilleures universités du Mexique), puis, il a obtenu le doctorat en économie à l'université de Yale. "C'est moi", a-t-il dit quand un journaliste lui a demandé si le jeune de la photo était lui. J'étais un libéral à l'époque et un démocrate. Et c'était vrai. Le 2 julliet 2000, Ernesto, alors monsieur le président du Mexique, Ernesto Zedillo Ponce de Leon, reconnaissait le triomphe de Vicente Fox, dans ce qui se considère la première élection présidentielle libre du Mexique. Fox devient le premier homme d'un parti différent du PRI, le parti de Zedillo, qui avait gouverné le Mexique pendant 70 ans de domination exclusive, le parti qui avait ordonné le massacre de Tlatelolco. Ernesto, l'ancien étudiant et participant des manifestations du 68 mexicain, est devenu une pièce clé pour la naissance de la démocatie mexicaine.

Pour en savoir plus, je vous conseille ce site, un livre, La nuit de Tlatelolco, par Élena Poniatowska et un film, Rojo Amanecer (Aube rouge) de Jorge Fons. 

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