miércoles, 26 de noviembre de 2014

La révolution Mexicaine. Partie 3, la lutte pour le pouvoir.

À la mort de Madero, le rejet de Huerta par les vieux révolutionnaires a été presque unanime, jusqu'au moment où Venustiano Carranza, gouverneur de l'état de Coahuila, a organisé la rébellion. Carranza était un vieux politicien porfiriste qui avait occupé de nombreux postes politiques pendant la dictature de Diaz. Il avait été partisan du Général Reyes, et ça lui avait causé des problèmes avec le gouvernement de Diaz. Il était un homme cultivé avec une grande compréhension de l'histoire mexicaine. Après ne pas avoir reconnu le gouvernement de Diaz, il s'est nommé "le premier chef de la révolution", c'est-à-dire le leader. Beaucoup de révolutionnaires ont accepté de bon gré le leadership de Carranza, et à nouveau le nord du pays a été le centre rebelle le plus important, là sont nées 3 importantes armées.
"Pour servir à la patrie nul arrivant est de trop et nul partant est necessaire"
Venustiano Carranza.

Parmi le grand nombre de généraux qui ont commencé lutter contre Huerta, un groupe de l'état de Sonora a brillé. Ce groupe, sera connu comme "los sonorenses" et ils seront à la fin de la révolution le groupe qui s'est appropriait le pouvoir au Mexique et qui dessinera le nouveau système politique pendant les années 20's. Le leader de ce groupe sera Alvaro Obregon, un mécanicien devenu un talentueux général. D'ailleurs, Obregon est connu comme le géneral invaincu de la révolution. Cette armée est connu comme l'armée du nord-ouest.
"Un chien qui a un os dans la geule n'aboye ni ne mord"
Alvaro Obregón

Mais, de point de vu militaire, c'est Villa qui a obtenu les plus importantes victoires. Il a formé une armée connue comme "La división del norte", avec plus de 100,000 hommes elle a été la plus grande armée qui ait existé au Mexique. Avec l'aide de Felipe Angeles, un général proche de Madero qui avait eu la chance d'avoir la vie sauve, l'armée de Villa a conquis une ville après l'autre. Angeles a été connu comme Le général humaniste, un surnom peu commun dans une époque sauvage, et il a été un grand stratége. Cet ancien directeur de l'héroique collége militaire avait étudié l'artillerie aux États-Unis et avait accompli des tâches de supervision d'armement et d'autres missions en France.

"Pourquoi avoir peur de la mort si je n'ai pas peur de la vie."
Felipe Angeles

Dans cette étape de la révolution, l'armée fédérale de Diaz a été vraiment testée, parce que pendant la première étape malgré les batailles le changement a été politique. Une seule bataille d'importance pendant la periode maderiste s'est passée. Diaz avait quitté le pouvoir en considerant qu'une longue guerre achèverait avec tout le progrès qu'il avait obtenu pour le Mexique. Mais Huerta était bien différent. Il aimait le pouvoir et il n'avait pas peur ou ni même de scrupules pour retenir le pouvoir. Pourtant la rage connue était tellement grande que l'armée fédérale perdait presque toutes les batailles contre les paysans mal armés qui suivaient les ordres de militaires amateurs.

Le 14 juillet 1914, moins d'un an et demi après son coup d'état, Huerta s'est enfui du pays. Francisco Carbajal a été la personne qui a négocié avec les révolutionnaires et en aôut 1914, l'armée fédérale s'est rendue. 

La victoire finale n'a pas apporté la paix. Les différences entre les leaders, ceux qui se sont sentis les seuls porte-paroles de la nation, ont commencé une lutte pour imposer leurs idées. En octobre 1914, les principaux chefs militaires ont signé une convention en Aguascalientes. Là, ils essayeraient de conclure des accords sur la nouvelle forme de gouverner, les réformes, bref, les fruits de la révolution. Mais l'ambition est un problème toujours présent dans la politique. Et Carranza était un homme ambitieux. Ni Villa ni Zapata ne voulaient de Carranza comme président du Mexique, d'ailleurs seul le groupe de Carranza voulait de Carranza.

Cependant les armées de Villa et Zapata étaient plus puissantes que l'armée de Carranza. Alors, quand Carranza n'a pas été reconnu comme président par Zapata et Villa, Carranza s'est enfui vers Veracruz. Les armées de Zapata et Villa sont entrées dans la ville de Mexico mais les généraux victorieux ont beaucoup compté sur le fait que Carranza n'était déjà plus un problème. Mais dans le Veracruz, Carranza préparait la contre-attaque, et quand il est revenu dans la ville de Mexico, il a vaincu les forces Zapatistes. Ce fait, lui a valu la reconnaissance du gouvernement des États-Unis. Après Obregon a vaincu Villa. Villa et Zapata, vaincus, sont devenus des guerrilleros. Tout était fini. Carranza a organisé un congrès qui a rédigé une nouvelle constitution en 1917, celle que nous utilisons actuellement au Mexique.

Carranza a poursuivi Zapata et Villa et il a réussi à tuer Zapata. Zapata, trompé, a été trahi par le colonel Guajardo qui lui avait promis des armes et des hommes. Mais en 1920, quand Carranza a voulu imposer un candidat à la présidence les hommes qui l'avaient aidé à obtenir le pouvoir se sont rebellés contre lui. Obregon a vaincu cette rébellion et en 1920, Carranza est mort lorsqu'il essayait d'échaper aux hommes de Obregon.

L'année 1920 est prise comme la fin de la révolution bien qu'après cette année des rébellions ont éclaté. Les principaux hommes de la révolution sont morts assassinés, Zapata 1919, Angeles en 1919, Villa en 1923, Obregon en 1924, etc. Le système qui a emergé de cette révolution ne fut pas démocratique mais on a gagné en éducation, égalité, justice sociale, etc. La révolution mexicaine a coûté plus d'un million de vies et le pays n'a connu la paix qu'en 1938. 

miércoles, 19 de noviembre de 2014

La révolution mexicaine. Partie 2. Madero ou plus facile à dire qu'à faire.

Après l'appel de Madero la guerre a commencé en novembre 1910. La rébellion occupait les principaux foyers dans l'état du Chihuahua dans le nord et dans l'état du Morelos où il y avait déjà une rébellion depuis des années. Au Chihuahua, un homme presque illetré est devenu l'étoile montante de la révolution, il s'appelait José Doroteo Arango, mais il est connu sous le surnom qu'il utilisait, Pancho Villa. Doté d'un leadership naturel, Villa était un homme hardi, un stratège brillant avec un passé turbulent. Il avait été voleur de vaches, assaillant, boucher, soldat, déserteur, etc. Au Morelos, il y avait un homme, Emiliano Zapata, leader de ceux qui luttait contre l'abus des élites porfiriennes. Ces dernières avaient profité d'une interprétation de la loi qu'ils pour dépouiller les paysans pauvres de leurs terre. 

 Pancho Villa
"Les armées sont les plus grands soutiens des tyrannies"
Emiliano Zapata
"S'il n'y a pas de justice pour le peuple il n'y aura pas de paix pour le gouvernement"

Ainsi, les deux plus grands mouvements qui ont commencé la guerre avaient un point de vue très différent de ce que devait être la révolution. Très différent de l'avis de Madero. Madero voulait lutter pour un changement politique, une lutte pour la démocratie. Villa et surtout Zapata voulaient un changement dans les structures du pays, la justice sociale. Madero aimait le Mexique, mais il ne le comprennait pas, il était un homme plus proche de la réalité de celle que Zapata et Villa combattaient que du peuple qui constituait l'armée qui faisait la révolution. Madero ne savait pas ce que signifiait être un sans-abris, ayant des centaines de milliers d'hectares de terre. Il ne connaissait ni la faim ni l'abus des autorités, tout ce que le peuple vivait tous les jours.

Pourtant la révolution a réussi d'une façon rapide. Le 10 mai 1911, moins de six mois après le début de la révolution les forces de Villa et Orozco ont pris la ville de Ciudad Juarez. Le 21, ils ont signé les traités de Ciudad Juarez et le 25, Diaz a démissionné. Diaz est parti vers l'Europe et il a vécu en France jusqu'à sa mort, le pays qu'il avait combattu presque 50 auparavant. Lorsque Diaz parti pour Veracruz il fut escorté par un général appelé Victoriano Huerta. Il y a une légende selon laquelle Diaz aurait dit à Huerta : "Bientôt ils comprendront que ce pays peut seulement être gouverné de la manière que je l'ai fait".
Victoriano Huerta

Après le triomphe de l'armée de Madero et des élections extraordinaires Madero fut élu président du Mexique avec 99% des votes. Son vicepresident s'appelait José Maria Pino Suarez. Cependant, la lune de miel de Madero et des forces qui l'avaient aidé à triompher a été courte. Madero a assumé la présidence le 6 novembre 1911. Deux jours plus tard Madero a envoyé un émissaire pour demander à Zapata la libération des troupes. Zapata a répondu que pour faire une telle chose il demandait la démission du gouverneur du Morelos, une réforme agraire profonde, grâce pour ses hommes et la sortie des troupes fédérales du Morelos. Parce que, je l'avait presque oublié, Madero avait décidé d'utiliser la même structure de gouvernement que Diaz, l'armée incluse. Madero a rejeté les demandes de Zapata et lui a répondu en envoyant des troupes.

En mars 1912 dans le nord, Orozco, le général qui avait vaincu à Ciudad Juarez, s'est rebellé contre Madero. Madero a envoyé Huerta qui, avec l'aide de Villa, a battu Orozco. Une telle victoire a fait de Huerta un héros, applaudi par les classes les plus riches du pays et vu comme un homme fort qui pouvait rétablir l'ordre dans le pays. Les rébellions contre Madero ont été nombreuses, fin de 1911 Bernardo Reyes, mi 1912 Felix Diaz (le neveau de Porfirio Diaz), etc. De plus la presse, maintenant libre, attaquait Madero sans pitié. Ils mordaient la main qui les avait libéré de la muselière a dit à l'époque Gustavo Madero, le frère du président.

Personne n'était content de Madero, les révolutionaires espéraient des actions plus radicales de sa part et les élites ne croyaient pas qu'il avait la force nécessaire pour gouverner le pays. De cette manière, le 9 février 1913 un coup d'état a commencé. Ces événements sont connus aujourd'hui comme la dizaine tragique. Une partie de l'armée avait libéré Bernardo Reyes et Felix Diaz. Reyes a marché vers le palais national où il mourut pendant l'attaque. Diaz s'est dirigé vers la place La ciudadela (La citadelle) où il a établi sa caserne. Huerta est nommé chef contre la rébellion parce que le général en charge jusqu'à ce moment-là avait été blessé. Mais Huerta au lieu d'écraser la rébellion entre en contact avec les rebelles. Le 17 février, Gustavo Madero après avoir découvert que Huerta trahissait le président, l'arrête, mais Fancisco I. Madero le libère, une décision qui lui coûtera la vie. Le lendemain Francisco I. Madero et José Maria Pino Suarez sont arrêtés.

Le 19 février tout était décidé, avec le soutien de l'ambassadeur des États-Unis, Francisco I. Madero et José Maria Pino Suarez seront bientôt assassinés. Gustavo Madero est torturé et assassiné ce jour-là. Le 22 de février ils sont emmenés soit disant pour aller à la prison de Lecumberri, mais la réalité est qu'ils sont assassinés ce jour-là. Huerta arrive à la présidence le 19 février après avoir accompli les formalités de la loi

Les réactions de rejet contre le gouvernement ont commencé l'étape la plus sanglante de la révolution mexicaine. Malgré que certains parmi les vieux révolutionaires aient reconnu Huerta comme président, la majorité l'a rejeté. Même Zapata qui avait eu de nombreux problèmes avec Madero n'a pas reconnu Huerta et il a dit : "Je n'ai pas fait une révolution pour assaillir des postes publiques".

martes, 18 de noviembre de 2014

La révolution mexicaine. Partie 1, Antécédents.

Le 20 novembre, on fête au Mexique notre révolution. Elle est la fête la plus importante après l'indépendance, mais, qu'est-ce qu'on fête exactement? que s'est-il passé il y a plus de 100 ans? Pour mieux répondre à cette question, il faut parler un peu de ce qu'on appelle le "porfirismo" et de Porfirio Díaz.
Général Porfirio Diaz.
"Le pauvre Mexique, tellement loin de Dieu, tellement proche des États-Unis"

Porfirio Diaz a été le président du Mexique pendant plus de 30 ans. Sous son mandat le pays a connu une période de paix et prospérité inconnue jusqu'à ce moment-là. Il a donné une stabilité politique nécessaire à un pays qui avait eu plus de 30 présidents les 50 premières années. Diaz a pris le pouvoir après avoir été à la tête d'une révolution contre Lerdo de Tejada. La révolution de Tuxtepec, le nom de la révolution qui a menée Diaz au pouvoir, fut la dernière guerre du XIXème siècle au Mexique. Et une donnée curieuse, la devise de Diaz à ce moment-là était "Suffrage effectif, pas de réélection".

Lorsque Diaz a gouverné le Mexique, il l'a fait avec une poigne de fer. Il a établi une paix que lui même a appelé "la paix des tombeaux". L'investissement a commencé à arriver, l'infrastructure s'est améliorée, la stabilité politique donnait de la confiance aux pays étrangers pour commencer des affaires au Mexique. En même temps, la science, la culture et l'éducation fleurissaient. Mais tout ça avait un prix. Bien que l'économie du pays s'était améliorée, les conditions sociales étaient regrettables. L'éducation avait progressé, mais seulement au niveau universitaire et seulement pour les élites du pays. L'infrastucture bénéficiait aux grandes sociétés étrangères ou nationales mais pas à la population commune qui subissait l'abus des puissants. L'Église avait repris beaucoup de pouvoir même si Diaz avait lutté pour la séparation Église-État. Les conditions des ouvriers et paysans étaient proches de l'esclavage, surtout dans le sud du pays. Et la paix était artificielle. Bien qu'il n'avait pas eu de guerre depuis 1876, beaucoup de rébellions avaient éclaté. Les massacres des ouvriers de Rio Blanco et Cananea, par exemple, montraient que le gouvernement ne permettait pas d'autre opinion que la sienne. De plus, la démocratie était juste un mot sans signification réélle dans la vie quotidienne. 

Il faut ajouter que, pas seulement la partie la plus pauvre du pays subissait les effets du porfirisme. En même temps que Diaz prenait le contrôle absolu du pays, une nouvelle élite luttait pour remplacer les vieux puissants. Et les intellectuels aussi, spécialement des frères, les Flores Magon, commençaient à critiquer le gouvernement de Diaz d'une façon dure et directe malgré le contrôle de la presse que Diaz avait.
Ricardo et Enrique Flores Magón.
"Il n'y a rien de plus decouragant qu'un esclave satisfait"

Pourtant le prestige de Diaz était tellement bon qu'il avait pu gouverner avec le soutien de la majorité de la population. Mais au début du XXème siècle un nouveau facteur s'est ajouté, l'âge du vieux caudillo. En 1904, Diaz avait 74 ans, et il aurait eu 80 ans en 1910, lors de la prochaine élection, la préocupation même de ses prôches était que si le président mourait le pays se trouverait dans le chaos à nouveau. De cette manière, en 1908 dans une interview avec le journaliste américain, James Creelman, Diaz déclarait que le pays était prêt pour élire ses gouvernants. La démocratie qui avait été repoussée si longtemps au nom de la paix et du progrès serait une réalité lors des élections de 1910, Díaz permettrait la formation de partis politiques.

L'annonce de Diaz a réveillé la population. Tout à coup, une activité politique inédite nassait de partout. Et dans cette nouvelle réalité, deux hommes ont tenté leur chance de s'affronter pour la présidence : Bernando Reyes et Francisco I. Madero. Reyes était un réprésentant typique de la nouvelle élite porfiriste. Un prestigieux militaire devenu politicien. Le prestige de Reyes faisait de lui le successeur naturel de Diaz. Mais Diaz ne voulait pas de concurrents, et utilisant sa force politique il a annulé politiquement Reyes. Madero était un homme réprésentant les vieilles élites. D'une famille qui était pratiquement la propriétaire de Coahuila, un état du nord mexicain, il avait reçu une excellente éducation en France et avait de l'expérience pour diriger les affaires de sa famille. Il était le seul candidat d'importance qui pouvait rivaliser avec Diaz et il avait gagné en notoriété avec la publication du livre "La sucesion presidencial" (La succession présidentielle). La devise de Madero était la même que Diaz avait utilisé plus de 30 ans auparavant, "suffrage effectif, pas de réélection".
Général Bernardo Reyes.

La journée de l'élection était le 10 julliet 1910, mais le 16 juin, Madero a été arrêté et mis en prison à San Luis Potosi. Il s'est échappé, quand Diaz a été réélu, vers le Texas où il a écrit un document appelé "Plan de San Luis" (Le plan de San Luis) publié le 5 octobre. Dans ce document Madero appelle à faire la révolution, le 20 Novembre à 18 heures. La guerre était déclarée.

Francisco I. Madero.
"Concitoyens : N'hésitez pas un moment, prenez les armes, expulsez du pouvoir les usurpateurs, reprenez vos droits d'hommes libres et rappelez-vous que nos ancêtres nous ont légué un héritage de gloire que nous ne pouvons pas tâcher. Soyez comme eux ont été : invincibles dans la guerre, magnanimes dans la victoire. Suffrage effectif, pas de réélection"

jueves, 13 de noviembre de 2014

Ayotzinapa, où en sommes-nous?

Le vendredi 7 novembre sera une date qui restera dans les esprits des Mexicains pendant longtemps. C'est la journée où le procureur de la république a annoncé que les étudiants disparus de Ayotzinapa sont morts d'après le témoignage de trois individus liés au crime. Dans une conférence de presse pleine de détails il a expliqué pendant 30 minutes les trouvailles de la police fédérale. Après il a répondu aux questions posées par les journalistes étrangers et mexicains.

Il y a eu quelques réponses incroyables, par exemple, une journaliste a demandé pourquoi l'armée qui se trouvait à moins de 3 km des événements n'a pas porté secours aux étudiants. Le procureur a dit que l'armée peut seulement agir sous ordres supérieurs , et, que s'ils avaient pris part à l'action, ils auraient aidé la police. Lorsque j'ai écouté une telle bêtise je n'ai pas su si Murillo était cynique ou stupide. Dire que l'armée aurait tiré contre les étudiants désarmés parce que la police tirait, je ne trouve pas de mots pour exprimer mon indignation. À la fin de la conférence de presse il a dit, je suis fatigué, et il s'est arrêté de répondre aux questions des journalistes.

La violence s'est déclenchée, les manifestations contre le gouvernement ont déjà montré  des attaques, d'abord verbales et après bien réelles. Par exemple, le "#Yamecansé" s'est maintenu comme "trend topic" (thème important) pendant presque une semaine sur twitter. Puis pendant une manifestation aux portes du palais du gouvernement quelques manifestants, ici appelés "anarquistas" (anarchistes), ont jetté des bombes molotovs sur la porte principale, et ils ont réussi à l'incendier. À Chilpancingo, la capitale de Guerrero, la violence s'est aggravée. Des manifestants ont partiellement brulé le palais du gouvernement de l'état, le congrès de l'état et le secrétariat de l'éducation, et ils ont occupé aussi les autoroutes à péage. Les manifestations dans l'état sont devenues des émeutes. À Acapulco les représentants de l'hôtelerie ont annoncé l'annulation de plus de 14,000 réservations.





Dans divers états, il y a eu des agressions  contre les partis politiques, même quelques sièges de partis ont été attaqués avec des bombes molotovs.

Selon quelques journalistes, la violence a été causée par des infiltrés, et bien que dans le cas de la ville de Mexico cela soit possible, des évidences ont été montrées, des photos ont montré des policiers prenant soin d'un des "anarchistes". La théorie de ceux qui exposent cette hypothèse est que le gouvernement cherche à présenter les manifestants comme des criminels pour, ainsi, justifier une attaque contre eux. Mais dans les autres états et surtout au Guerrero la violence vient des manifestants.


Je ne sais pas comment finira cette histoire, mais c'est la plus grave expression du ras le bol que j'ai vu dans mon pays.

miércoles, 12 de noviembre de 2014

La violence dans la musique.

La première fois que j'ai écouté le rap français j'ai été très surpris. À la différence du rap américain dont les paroles parlent de thèmes ordinaires, le rap français est chargé de contenu politique et social. La musique est aussi violente et, à mon avis, quelques chansons ont une rancune évidente.

Les paroles de ces chansons montrent pourtant l'ambiance de liberté d'expression qui existe en France. La question est si la musique, qui quelque fois est une manière de soulager la pression de certains secteurs sociaux, a une responsabilité sur les éclats de violence que nous avons vu de nombreuses fois. Ou si une telle musique contribue à l'amélioration de certaines choses en faisant prendre conscience des problèmes tels que la pauvreté, le racisme, le choc culturel, etc.

Il est possible de penser que la musique peut animer des sentiments de haine mais je trouve difficile de croire que c'est la seule ou la plus importante motivation, elle est tout au plus un facteur sécondaire. Derrière chaque éclat de violence, il y a une histoire. Aux États-Unis, on a été témoins de manifestations de la population noire qui ont fini en violence, mais seulement après un long chemin d'abus. En France, dans les banlieues il y a quelques problèmes aussi et le gouvernement fait toujours appel au respect de la loi. Mais la loi n'est pas suffisante pour ceux qui prennent part à des actions violentes.

La musique de contenu social, même si elle est violente n'est qu'un miroir de la société. Je crois que plus que de s'adresser à la population la plus pauvre, qui vit les problèmes, elle peut contribuer à ce que la classe moyenne comprenne une réalité qui lui est étrangère. Cela pourrait être la contribution de la musique à la société.

Il y a sans doute des exceptions, tel le cas de James Foley, rappeur qui est devenu djihadiste, coupable de tuer au moins un otage en l'égorgeant. Et bien qu'il existe des gens malintentionnés et radicaux, la musique est plus un reflet de la société qu'une créatrice de violence, même si les paroles sont vraiment violentes. Je pense que les musiciens qui jouent cette sorte de musique peuvent avoir des intentions de faire de la propagande idéologique mais ça ne veut pas dire qu'ils recherchent une justice sociale.

Par rapport au cas de la France, au Mexique la musique de contenu violent a souvent subi la censure. Et finalement il faut distinguer la musique qui montre la rancoeur, de la musique qui fait appel à la haine, qui ne doit pas être permise.

D'ailleurs, la première chanson du style dont je parle ici est La Rage de Keny Arkana, et je l'aime. Les paroles de la chanson montrent le rejet d'une réalité qui ne rend pas justice à tout le monde et le péril que cela peut représenter si on ne change pas la manière de se comporter.

Une chanson semblable en espagnol est "La Carencia" de Panteon Rococo.

miércoles, 5 de noviembre de 2014

L'imitation est la plus sincère des flatteries.

Oui, la citation est bien connue, et lorsqu'on parle de musique elle se montre évidente. C'est la raison pour laquelle aujourd'hui je vais écrire sur quelques chansons qui sont devenues des succès en espagnol, mais avec une origine française. Et vice versa.

Une chanson qu'on écoute souvent dans les fêtes populaires au Mexique est "El Venao" (1995/96, Los cantantes), la chanson a sa version en français, de Patrick Sébastien qui l'a appelée La fiesta (1997). La chanson est connue comme un des premiers mérengués en France. À l'inverse on a la chanson de Khaled C'est la vie, Marc Anthony, chanteur de salsa a créé la version en espagnol, "Vivir mi vida" (vivre ma vie) qui a connue un grand succès.

Le phénomène n'est pas nouveau, une vieille chanson, La foule (1957), interpretée de manière géniale par Edith Piaf est une reprise de la chanson argentine "Que nadie sepa mi sufir" (Que personne ne sait mon souffrance) originale des années 40's. Il y a beaucoup d'exemples, on peut trouver la version de "Tenez vous bien" de Salvatore Adamo chantée par Raphael comme "Mi gran noche" (Ma grande nuit) ou plus récemment la version de Shakira ou de Jarabe de palo de "Je l'aime à mourir", originale de Francis Cabrel.

La musique est maintenant virale et saute d'une langue à l'autre mais ce fait enrichit la culture et nous permet de connaître de nouveaux rythmes. Si l'imitation est un hommage il y a des occasions où elle est un désastre. Souvent on peut trouver les exemples d'une telle chose au cinéma. Malheureusement les films qui ont été adaptés ou imités par le cinéma américain ne rendent pas hommage au cinéma dont il s'inspire.

À la différence de la musique, le cinéma n'enrichit pas les versions originales sinon qu'elles deviennent des adaptations caricaturelles. Peut-être parce que le cinéma de Hollywood fait un abus des effets visuels et perd l'histoire au profit du bruit. La formule a commercialement réussi quelques fois mais ce n'est pas commun de trouver une version meilleure que l'originale.

lunes, 3 de noviembre de 2014

Le jour des morts au Yucatan.

Le jour des morts est une célébration mexicaine qui a des origines mésoaméricaines. En fait, les mayas, aztèques, purepechas, etc. ont toujours célébré les morts. L'évidence archéologique montre que les peuples mésoaméricains rendaient déjà un culte aux morts il y a au moins 3000 ans. Le jour des morts est célébré originellement le 2 novembre, mais maintenant le 31 octobre et le 1 novembre aussi.

Aujourd'hui le jour des morts a des caractéristiques anciennes et nouvelles. Parmi les traits traditionnels on trouve l'autel, l'utilisation de "calaveritas" (crânes de morts), la visite aux cimetières, manger dans le cimetière, l'embellissement des tombes ce jour-là, etc. L'autel est un point commun de la fête, la famille crée un autel avec un portrait du mort à qui est dédié l'autel et on utilise les choses que le décédé aimait quant il était vivant. Il est commun d'y trouver les fruits, les plats qu'il aimait (dans le Yucatan c'est traditionnel le "relleno negro", ou les "tamales"), les boissons telles que le chocolat ou le café sont habituelles. Si le décédé aimait l'alcool il est aussi placé sur l'autel. À la fin de la journée, quand les morts ont mangé l'essence de l'offrande, la famille mange la partie matérielle qui reste.


Ces jours, un type de pain appelé pain de mort ("pan de muerto" en espagnol)  est traditionnel. On mange aussi une sucrerie en forme de crâne, on l'appelle "calaveritas" et elles sont faites en sucre ou chocolat. Il y a d'autres "calaveritas" qui sont des poèmes où nous jouons avec la mort, elles sont dédiées à quelqu'un et racontent d'une façon drôle la mort de cette personne. Rendre visite aux morts est normal, ce jour-là la tombe du mort est embellie et il y a même des gens qui y mangent ou qui passent la nuit entière en parlant avec leurs morts.


Une figure associée au jour des morts est "La catrina". Elle est la mort, habillée avec une robe et chapeau du XIXème siècle et normalement portant un parapluie. La figure traditionnelle maintenant doit son origine à l'illustrateur José Guadalupe Posada et elle a été bâptisée par Diego Rivera. De nos jours, La Catrina est devenue une icone très populaire, on la retrouve même dans des tatouages, peintures ou comme déguisement pour les fêtes qui sont réalisées ces jours-là.


La tradition a inspiré au Yucatan une promenade  qui s'appelle "La promenade des âmes" (El paseo de las ánimas), un curieux événement où tout le monde marche déguisé en mort, avec l'utilisation de maquillage qui rappelle la catrina et les vêtements traditionnels yucatèques.


La mort est vue d'une façon différente au Mexique, cette tradition est peut-être la manière qu'on a trouvé pour vivre avec ce qui est la seule chose sûre dans la vie, la mort, la plus démocratique des expériences.