miércoles, 26 de noviembre de 2014

La révolution Mexicaine. Partie 3, la lutte pour le pouvoir.

À la mort de Madero, le rejet de Huerta par les vieux révolutionnaires a été presque unanime, jusqu'au moment où Venustiano Carranza, gouverneur de l'état de Coahuila, a organisé la rébellion. Carranza était un vieux politicien porfiriste qui avait occupé de nombreux postes politiques pendant la dictature de Diaz. Il avait été partisan du Général Reyes, et ça lui avait causé des problèmes avec le gouvernement de Diaz. Il était un homme cultivé avec une grande compréhension de l'histoire mexicaine. Après ne pas avoir reconnu le gouvernement de Diaz, il s'est nommé "le premier chef de la révolution", c'est-à-dire le leader. Beaucoup de révolutionnaires ont accepté de bon gré le leadership de Carranza, et à nouveau le nord du pays a été le centre rebelle le plus important, là sont nées 3 importantes armées.
"Pour servir à la patrie nul arrivant est de trop et nul partant est necessaire"
Venustiano Carranza.

Parmi le grand nombre de généraux qui ont commencé lutter contre Huerta, un groupe de l'état de Sonora a brillé. Ce groupe, sera connu comme "los sonorenses" et ils seront à la fin de la révolution le groupe qui s'est appropriait le pouvoir au Mexique et qui dessinera le nouveau système politique pendant les années 20's. Le leader de ce groupe sera Alvaro Obregon, un mécanicien devenu un talentueux général. D'ailleurs, Obregon est connu comme le géneral invaincu de la révolution. Cette armée est connu comme l'armée du nord-ouest.
"Un chien qui a un os dans la geule n'aboye ni ne mord"
Alvaro Obregón

Mais, de point de vu militaire, c'est Villa qui a obtenu les plus importantes victoires. Il a formé une armée connue comme "La división del norte", avec plus de 100,000 hommes elle a été la plus grande armée qui ait existé au Mexique. Avec l'aide de Felipe Angeles, un général proche de Madero qui avait eu la chance d'avoir la vie sauve, l'armée de Villa a conquis une ville après l'autre. Angeles a été connu comme Le général humaniste, un surnom peu commun dans une époque sauvage, et il a été un grand stratége. Cet ancien directeur de l'héroique collége militaire avait étudié l'artillerie aux États-Unis et avait accompli des tâches de supervision d'armement et d'autres missions en France.

"Pourquoi avoir peur de la mort si je n'ai pas peur de la vie."
Felipe Angeles

Dans cette étape de la révolution, l'armée fédérale de Diaz a été vraiment testée, parce que pendant la première étape malgré les batailles le changement a été politique. Une seule bataille d'importance pendant la periode maderiste s'est passée. Diaz avait quitté le pouvoir en considerant qu'une longue guerre achèverait avec tout le progrès qu'il avait obtenu pour le Mexique. Mais Huerta était bien différent. Il aimait le pouvoir et il n'avait pas peur ou ni même de scrupules pour retenir le pouvoir. Pourtant la rage connue était tellement grande que l'armée fédérale perdait presque toutes les batailles contre les paysans mal armés qui suivaient les ordres de militaires amateurs.

Le 14 juillet 1914, moins d'un an et demi après son coup d'état, Huerta s'est enfui du pays. Francisco Carbajal a été la personne qui a négocié avec les révolutionnaires et en aôut 1914, l'armée fédérale s'est rendue. 

La victoire finale n'a pas apporté la paix. Les différences entre les leaders, ceux qui se sont sentis les seuls porte-paroles de la nation, ont commencé une lutte pour imposer leurs idées. En octobre 1914, les principaux chefs militaires ont signé une convention en Aguascalientes. Là, ils essayeraient de conclure des accords sur la nouvelle forme de gouverner, les réformes, bref, les fruits de la révolution. Mais l'ambition est un problème toujours présent dans la politique. Et Carranza était un homme ambitieux. Ni Villa ni Zapata ne voulaient de Carranza comme président du Mexique, d'ailleurs seul le groupe de Carranza voulait de Carranza.

Cependant les armées de Villa et Zapata étaient plus puissantes que l'armée de Carranza. Alors, quand Carranza n'a pas été reconnu comme président par Zapata et Villa, Carranza s'est enfui vers Veracruz. Les armées de Zapata et Villa sont entrées dans la ville de Mexico mais les généraux victorieux ont beaucoup compté sur le fait que Carranza n'était déjà plus un problème. Mais dans le Veracruz, Carranza préparait la contre-attaque, et quand il est revenu dans la ville de Mexico, il a vaincu les forces Zapatistes. Ce fait, lui a valu la reconnaissance du gouvernement des États-Unis. Après Obregon a vaincu Villa. Villa et Zapata, vaincus, sont devenus des guerrilleros. Tout était fini. Carranza a organisé un congrès qui a rédigé une nouvelle constitution en 1917, celle que nous utilisons actuellement au Mexique.

Carranza a poursuivi Zapata et Villa et il a réussi à tuer Zapata. Zapata, trompé, a été trahi par le colonel Guajardo qui lui avait promis des armes et des hommes. Mais en 1920, quand Carranza a voulu imposer un candidat à la présidence les hommes qui l'avaient aidé à obtenir le pouvoir se sont rebellés contre lui. Obregon a vaincu cette rébellion et en 1920, Carranza est mort lorsqu'il essayait d'échaper aux hommes de Obregon.

L'année 1920 est prise comme la fin de la révolution bien qu'après cette année des rébellions ont éclaté. Les principaux hommes de la révolution sont morts assassinés, Zapata 1919, Angeles en 1919, Villa en 1923, Obregon en 1924, etc. Le système qui a emergé de cette révolution ne fut pas démocratique mais on a gagné en éducation, égalité, justice sociale, etc. La révolution mexicaine a coûté plus d'un million de vies et le pays n'a connu la paix qu'en 1938. 

miércoles, 19 de noviembre de 2014

La révolution mexicaine. Partie 2. Madero ou plus facile à dire qu'à faire.

Après l'appel de Madero la guerre a commencé en novembre 1910. La rébellion occupait les principaux foyers dans l'état du Chihuahua dans le nord et dans l'état du Morelos où il y avait déjà une rébellion depuis des années. Au Chihuahua, un homme presque illetré est devenu l'étoile montante de la révolution, il s'appelait José Doroteo Arango, mais il est connu sous le surnom qu'il utilisait, Pancho Villa. Doté d'un leadership naturel, Villa était un homme hardi, un stratège brillant avec un passé turbulent. Il avait été voleur de vaches, assaillant, boucher, soldat, déserteur, etc. Au Morelos, il y avait un homme, Emiliano Zapata, leader de ceux qui luttait contre l'abus des élites porfiriennes. Ces dernières avaient profité d'une interprétation de la loi qu'ils pour dépouiller les paysans pauvres de leurs terre. 

 Pancho Villa
"Les armées sont les plus grands soutiens des tyrannies"
Emiliano Zapata
"S'il n'y a pas de justice pour le peuple il n'y aura pas de paix pour le gouvernement"

Ainsi, les deux plus grands mouvements qui ont commencé la guerre avaient un point de vue très différent de ce que devait être la révolution. Très différent de l'avis de Madero. Madero voulait lutter pour un changement politique, une lutte pour la démocratie. Villa et surtout Zapata voulaient un changement dans les structures du pays, la justice sociale. Madero aimait le Mexique, mais il ne le comprennait pas, il était un homme plus proche de la réalité de celle que Zapata et Villa combattaient que du peuple qui constituait l'armée qui faisait la révolution. Madero ne savait pas ce que signifiait être un sans-abris, ayant des centaines de milliers d'hectares de terre. Il ne connaissait ni la faim ni l'abus des autorités, tout ce que le peuple vivait tous les jours.

Pourtant la révolution a réussi d'une façon rapide. Le 10 mai 1911, moins de six mois après le début de la révolution les forces de Villa et Orozco ont pris la ville de Ciudad Juarez. Le 21, ils ont signé les traités de Ciudad Juarez et le 25, Diaz a démissionné. Diaz est parti vers l'Europe et il a vécu en France jusqu'à sa mort, le pays qu'il avait combattu presque 50 auparavant. Lorsque Diaz parti pour Veracruz il fut escorté par un général appelé Victoriano Huerta. Il y a une légende selon laquelle Diaz aurait dit à Huerta : "Bientôt ils comprendront que ce pays peut seulement être gouverné de la manière que je l'ai fait".
Victoriano Huerta

Après le triomphe de l'armée de Madero et des élections extraordinaires Madero fut élu président du Mexique avec 99% des votes. Son vicepresident s'appelait José Maria Pino Suarez. Cependant, la lune de miel de Madero et des forces qui l'avaient aidé à triompher a été courte. Madero a assumé la présidence le 6 novembre 1911. Deux jours plus tard Madero a envoyé un émissaire pour demander à Zapata la libération des troupes. Zapata a répondu que pour faire une telle chose il demandait la démission du gouverneur du Morelos, une réforme agraire profonde, grâce pour ses hommes et la sortie des troupes fédérales du Morelos. Parce que, je l'avait presque oublié, Madero avait décidé d'utiliser la même structure de gouvernement que Diaz, l'armée incluse. Madero a rejeté les demandes de Zapata et lui a répondu en envoyant des troupes.

En mars 1912 dans le nord, Orozco, le général qui avait vaincu à Ciudad Juarez, s'est rebellé contre Madero. Madero a envoyé Huerta qui, avec l'aide de Villa, a battu Orozco. Une telle victoire a fait de Huerta un héros, applaudi par les classes les plus riches du pays et vu comme un homme fort qui pouvait rétablir l'ordre dans le pays. Les rébellions contre Madero ont été nombreuses, fin de 1911 Bernardo Reyes, mi 1912 Felix Diaz (le neveau de Porfirio Diaz), etc. De plus la presse, maintenant libre, attaquait Madero sans pitié. Ils mordaient la main qui les avait libéré de la muselière a dit à l'époque Gustavo Madero, le frère du président.

Personne n'était content de Madero, les révolutionaires espéraient des actions plus radicales de sa part et les élites ne croyaient pas qu'il avait la force nécessaire pour gouverner le pays. De cette manière, le 9 février 1913 un coup d'état a commencé. Ces événements sont connus aujourd'hui comme la dizaine tragique. Une partie de l'armée avait libéré Bernardo Reyes et Felix Diaz. Reyes a marché vers le palais national où il mourut pendant l'attaque. Diaz s'est dirigé vers la place La ciudadela (La citadelle) où il a établi sa caserne. Huerta est nommé chef contre la rébellion parce que le général en charge jusqu'à ce moment-là avait été blessé. Mais Huerta au lieu d'écraser la rébellion entre en contact avec les rebelles. Le 17 février, Gustavo Madero après avoir découvert que Huerta trahissait le président, l'arrête, mais Fancisco I. Madero le libère, une décision qui lui coûtera la vie. Le lendemain Francisco I. Madero et José Maria Pino Suarez sont arrêtés.

Le 19 février tout était décidé, avec le soutien de l'ambassadeur des États-Unis, Francisco I. Madero et José Maria Pino Suarez seront bientôt assassinés. Gustavo Madero est torturé et assassiné ce jour-là. Le 22 de février ils sont emmenés soit disant pour aller à la prison de Lecumberri, mais la réalité est qu'ils sont assassinés ce jour-là. Huerta arrive à la présidence le 19 février après avoir accompli les formalités de la loi

Les réactions de rejet contre le gouvernement ont commencé l'étape la plus sanglante de la révolution mexicaine. Malgré que certains parmi les vieux révolutionaires aient reconnu Huerta comme président, la majorité l'a rejeté. Même Zapata qui avait eu de nombreux problèmes avec Madero n'a pas reconnu Huerta et il a dit : "Je n'ai pas fait une révolution pour assaillir des postes publiques".

martes, 18 de noviembre de 2014

La révolution mexicaine. Partie 1, Antécédents.

Le 20 novembre, on fête au Mexique notre révolution. Elle est la fête la plus importante après l'indépendance, mais, qu'est-ce qu'on fête exactement? que s'est-il passé il y a plus de 100 ans? Pour mieux répondre à cette question, il faut parler un peu de ce qu'on appelle le "porfirismo" et de Porfirio Díaz.
Général Porfirio Diaz.
"Le pauvre Mexique, tellement loin de Dieu, tellement proche des États-Unis"

Porfirio Diaz a été le président du Mexique pendant plus de 30 ans. Sous son mandat le pays a connu une période de paix et prospérité inconnue jusqu'à ce moment-là. Il a donné une stabilité politique nécessaire à un pays qui avait eu plus de 30 présidents les 50 premières années. Diaz a pris le pouvoir après avoir été à la tête d'une révolution contre Lerdo de Tejada. La révolution de Tuxtepec, le nom de la révolution qui a menée Diaz au pouvoir, fut la dernière guerre du XIXème siècle au Mexique. Et une donnée curieuse, la devise de Diaz à ce moment-là était "Suffrage effectif, pas de réélection".

Lorsque Diaz a gouverné le Mexique, il l'a fait avec une poigne de fer. Il a établi une paix que lui même a appelé "la paix des tombeaux". L'investissement a commencé à arriver, l'infrastructure s'est améliorée, la stabilité politique donnait de la confiance aux pays étrangers pour commencer des affaires au Mexique. En même temps, la science, la culture et l'éducation fleurissaient. Mais tout ça avait un prix. Bien que l'économie du pays s'était améliorée, les conditions sociales étaient regrettables. L'éducation avait progressé, mais seulement au niveau universitaire et seulement pour les élites du pays. L'infrastucture bénéficiait aux grandes sociétés étrangères ou nationales mais pas à la population commune qui subissait l'abus des puissants. L'Église avait repris beaucoup de pouvoir même si Diaz avait lutté pour la séparation Église-État. Les conditions des ouvriers et paysans étaient proches de l'esclavage, surtout dans le sud du pays. Et la paix était artificielle. Bien qu'il n'avait pas eu de guerre depuis 1876, beaucoup de rébellions avaient éclaté. Les massacres des ouvriers de Rio Blanco et Cananea, par exemple, montraient que le gouvernement ne permettait pas d'autre opinion que la sienne. De plus, la démocratie était juste un mot sans signification réélle dans la vie quotidienne. 

Il faut ajouter que, pas seulement la partie la plus pauvre du pays subissait les effets du porfirisme. En même temps que Diaz prenait le contrôle absolu du pays, une nouvelle élite luttait pour remplacer les vieux puissants. Et les intellectuels aussi, spécialement des frères, les Flores Magon, commençaient à critiquer le gouvernement de Diaz d'une façon dure et directe malgré le contrôle de la presse que Diaz avait.
Ricardo et Enrique Flores Magón.
"Il n'y a rien de plus decouragant qu'un esclave satisfait"

Pourtant le prestige de Diaz était tellement bon qu'il avait pu gouverner avec le soutien de la majorité de la population. Mais au début du XXème siècle un nouveau facteur s'est ajouté, l'âge du vieux caudillo. En 1904, Diaz avait 74 ans, et il aurait eu 80 ans en 1910, lors de la prochaine élection, la préocupation même de ses prôches était que si le président mourait le pays se trouverait dans le chaos à nouveau. De cette manière, en 1908 dans une interview avec le journaliste américain, James Creelman, Diaz déclarait que le pays était prêt pour élire ses gouvernants. La démocratie qui avait été repoussée si longtemps au nom de la paix et du progrès serait une réalité lors des élections de 1910, Díaz permettrait la formation de partis politiques.

L'annonce de Diaz a réveillé la population. Tout à coup, une activité politique inédite nassait de partout. Et dans cette nouvelle réalité, deux hommes ont tenté leur chance de s'affronter pour la présidence : Bernando Reyes et Francisco I. Madero. Reyes était un réprésentant typique de la nouvelle élite porfiriste. Un prestigieux militaire devenu politicien. Le prestige de Reyes faisait de lui le successeur naturel de Diaz. Mais Diaz ne voulait pas de concurrents, et utilisant sa force politique il a annulé politiquement Reyes. Madero était un homme réprésentant les vieilles élites. D'une famille qui était pratiquement la propriétaire de Coahuila, un état du nord mexicain, il avait reçu une excellente éducation en France et avait de l'expérience pour diriger les affaires de sa famille. Il était le seul candidat d'importance qui pouvait rivaliser avec Diaz et il avait gagné en notoriété avec la publication du livre "La sucesion presidencial" (La succession présidentielle). La devise de Madero était la même que Diaz avait utilisé plus de 30 ans auparavant, "suffrage effectif, pas de réélection".
Général Bernardo Reyes.

La journée de l'élection était le 10 julliet 1910, mais le 16 juin, Madero a été arrêté et mis en prison à San Luis Potosi. Il s'est échappé, quand Diaz a été réélu, vers le Texas où il a écrit un document appelé "Plan de San Luis" (Le plan de San Luis) publié le 5 octobre. Dans ce document Madero appelle à faire la révolution, le 20 Novembre à 18 heures. La guerre était déclarée.

Francisco I. Madero.
"Concitoyens : N'hésitez pas un moment, prenez les armes, expulsez du pouvoir les usurpateurs, reprenez vos droits d'hommes libres et rappelez-vous que nos ancêtres nous ont légué un héritage de gloire que nous ne pouvons pas tâcher. Soyez comme eux ont été : invincibles dans la guerre, magnanimes dans la victoire. Suffrage effectif, pas de réélection"

jueves, 13 de noviembre de 2014

Ayotzinapa, où en sommes-nous?

Le vendredi 7 novembre sera une date qui restera dans les esprits des Mexicains pendant longtemps. C'est la journée où le procureur de la république a annoncé que les étudiants disparus de Ayotzinapa sont morts d'après le témoignage de trois individus liés au crime. Dans une conférence de presse pleine de détails il a expliqué pendant 30 minutes les trouvailles de la police fédérale. Après il a répondu aux questions posées par les journalistes étrangers et mexicains.

Il y a eu quelques réponses incroyables, par exemple, une journaliste a demandé pourquoi l'armée qui se trouvait à moins de 3 km des événements n'a pas porté secours aux étudiants. Le procureur a dit que l'armée peut seulement agir sous ordres supérieurs , et, que s'ils avaient pris part à l'action, ils auraient aidé la police. Lorsque j'ai écouté une telle bêtise je n'ai pas su si Murillo était cynique ou stupide. Dire que l'armée aurait tiré contre les étudiants désarmés parce que la police tirait, je ne trouve pas de mots pour exprimer mon indignation. À la fin de la conférence de presse il a dit, je suis fatigué, et il s'est arrêté de répondre aux questions des journalistes.

La violence s'est déclenchée, les manifestations contre le gouvernement ont déjà montré  des attaques, d'abord verbales et après bien réelles. Par exemple, le "#Yamecansé" s'est maintenu comme "trend topic" (thème important) pendant presque une semaine sur twitter. Puis pendant une manifestation aux portes du palais du gouvernement quelques manifestants, ici appelés "anarquistas" (anarchistes), ont jetté des bombes molotovs sur la porte principale, et ils ont réussi à l'incendier. À Chilpancingo, la capitale de Guerrero, la violence s'est aggravée. Des manifestants ont partiellement brulé le palais du gouvernement de l'état, le congrès de l'état et le secrétariat de l'éducation, et ils ont occupé aussi les autoroutes à péage. Les manifestations dans l'état sont devenues des émeutes. À Acapulco les représentants de l'hôtelerie ont annoncé l'annulation de plus de 14,000 réservations.





Dans divers états, il y a eu des agressions  contre les partis politiques, même quelques sièges de partis ont été attaqués avec des bombes molotovs.

Selon quelques journalistes, la violence a été causée par des infiltrés, et bien que dans le cas de la ville de Mexico cela soit possible, des évidences ont été montrées, des photos ont montré des policiers prenant soin d'un des "anarchistes". La théorie de ceux qui exposent cette hypothèse est que le gouvernement cherche à présenter les manifestants comme des criminels pour, ainsi, justifier une attaque contre eux. Mais dans les autres états et surtout au Guerrero la violence vient des manifestants.


Je ne sais pas comment finira cette histoire, mais c'est la plus grave expression du ras le bol que j'ai vu dans mon pays.

miércoles, 12 de noviembre de 2014

La violence dans la musique.

La première fois que j'ai écouté le rap français j'ai été très surpris. À la différence du rap américain dont les paroles parlent de thèmes ordinaires, le rap français est chargé de contenu politique et social. La musique est aussi violente et, à mon avis, quelques chansons ont une rancune évidente.

Les paroles de ces chansons montrent pourtant l'ambiance de liberté d'expression qui existe en France. La question est si la musique, qui quelque fois est une manière de soulager la pression de certains secteurs sociaux, a une responsabilité sur les éclats de violence que nous avons vu de nombreuses fois. Ou si une telle musique contribue à l'amélioration de certaines choses en faisant prendre conscience des problèmes tels que la pauvreté, le racisme, le choc culturel, etc.

Il est possible de penser que la musique peut animer des sentiments de haine mais je trouve difficile de croire que c'est la seule ou la plus importante motivation, elle est tout au plus un facteur sécondaire. Derrière chaque éclat de violence, il y a une histoire. Aux États-Unis, on a été témoins de manifestations de la population noire qui ont fini en violence, mais seulement après un long chemin d'abus. En France, dans les banlieues il y a quelques problèmes aussi et le gouvernement fait toujours appel au respect de la loi. Mais la loi n'est pas suffisante pour ceux qui prennent part à des actions violentes.

La musique de contenu social, même si elle est violente n'est qu'un miroir de la société. Je crois que plus que de s'adresser à la population la plus pauvre, qui vit les problèmes, elle peut contribuer à ce que la classe moyenne comprenne une réalité qui lui est étrangère. Cela pourrait être la contribution de la musique à la société.

Il y a sans doute des exceptions, tel le cas de James Foley, rappeur qui est devenu djihadiste, coupable de tuer au moins un otage en l'égorgeant. Et bien qu'il existe des gens malintentionnés et radicaux, la musique est plus un reflet de la société qu'une créatrice de violence, même si les paroles sont vraiment violentes. Je pense que les musiciens qui jouent cette sorte de musique peuvent avoir des intentions de faire de la propagande idéologique mais ça ne veut pas dire qu'ils recherchent une justice sociale.

Par rapport au cas de la France, au Mexique la musique de contenu violent a souvent subi la censure. Et finalement il faut distinguer la musique qui montre la rancoeur, de la musique qui fait appel à la haine, qui ne doit pas être permise.

D'ailleurs, la première chanson du style dont je parle ici est La Rage de Keny Arkana, et je l'aime. Les paroles de la chanson montrent le rejet d'une réalité qui ne rend pas justice à tout le monde et le péril que cela peut représenter si on ne change pas la manière de se comporter.

Une chanson semblable en espagnol est "La Carencia" de Panteon Rococo.

miércoles, 5 de noviembre de 2014

L'imitation est la plus sincère des flatteries.

Oui, la citation est bien connue, et lorsqu'on parle de musique elle se montre évidente. C'est la raison pour laquelle aujourd'hui je vais écrire sur quelques chansons qui sont devenues des succès en espagnol, mais avec une origine française. Et vice versa.

Une chanson qu'on écoute souvent dans les fêtes populaires au Mexique est "El Venao" (1995/96, Los cantantes), la chanson a sa version en français, de Patrick Sébastien qui l'a appelée La fiesta (1997). La chanson est connue comme un des premiers mérengués en France. À l'inverse on a la chanson de Khaled C'est la vie, Marc Anthony, chanteur de salsa a créé la version en espagnol, "Vivir mi vida" (vivre ma vie) qui a connue un grand succès.

Le phénomène n'est pas nouveau, une vieille chanson, La foule (1957), interpretée de manière géniale par Edith Piaf est une reprise de la chanson argentine "Que nadie sepa mi sufir" (Que personne ne sait mon souffrance) originale des années 40's. Il y a beaucoup d'exemples, on peut trouver la version de "Tenez vous bien" de Salvatore Adamo chantée par Raphael comme "Mi gran noche" (Ma grande nuit) ou plus récemment la version de Shakira ou de Jarabe de palo de "Je l'aime à mourir", originale de Francis Cabrel.

La musique est maintenant virale et saute d'une langue à l'autre mais ce fait enrichit la culture et nous permet de connaître de nouveaux rythmes. Si l'imitation est un hommage il y a des occasions où elle est un désastre. Souvent on peut trouver les exemples d'une telle chose au cinéma. Malheureusement les films qui ont été adaptés ou imités par le cinéma américain ne rendent pas hommage au cinéma dont il s'inspire.

À la différence de la musique, le cinéma n'enrichit pas les versions originales sinon qu'elles deviennent des adaptations caricaturelles. Peut-être parce que le cinéma de Hollywood fait un abus des effets visuels et perd l'histoire au profit du bruit. La formule a commercialement réussi quelques fois mais ce n'est pas commun de trouver une version meilleure que l'originale.

lunes, 3 de noviembre de 2014

Le jour des morts au Yucatan.

Le jour des morts est une célébration mexicaine qui a des origines mésoaméricaines. En fait, les mayas, aztèques, purepechas, etc. ont toujours célébré les morts. L'évidence archéologique montre que les peuples mésoaméricains rendaient déjà un culte aux morts il y a au moins 3000 ans. Le jour des morts est célébré originellement le 2 novembre, mais maintenant le 31 octobre et le 1 novembre aussi.

Aujourd'hui le jour des morts a des caractéristiques anciennes et nouvelles. Parmi les traits traditionnels on trouve l'autel, l'utilisation de "calaveritas" (crânes de morts), la visite aux cimetières, manger dans le cimetière, l'embellissement des tombes ce jour-là, etc. L'autel est un point commun de la fête, la famille crée un autel avec un portrait du mort à qui est dédié l'autel et on utilise les choses que le décédé aimait quant il était vivant. Il est commun d'y trouver les fruits, les plats qu'il aimait (dans le Yucatan c'est traditionnel le "relleno negro", ou les "tamales"), les boissons telles que le chocolat ou le café sont habituelles. Si le décédé aimait l'alcool il est aussi placé sur l'autel. À la fin de la journée, quand les morts ont mangé l'essence de l'offrande, la famille mange la partie matérielle qui reste.


Ces jours, un type de pain appelé pain de mort ("pan de muerto" en espagnol)  est traditionnel. On mange aussi une sucrerie en forme de crâne, on l'appelle "calaveritas" et elles sont faites en sucre ou chocolat. Il y a d'autres "calaveritas" qui sont des poèmes où nous jouons avec la mort, elles sont dédiées à quelqu'un et racontent d'une façon drôle la mort de cette personne. Rendre visite aux morts est normal, ce jour-là la tombe du mort est embellie et il y a même des gens qui y mangent ou qui passent la nuit entière en parlant avec leurs morts.


Une figure associée au jour des morts est "La catrina". Elle est la mort, habillée avec une robe et chapeau du XIXème siècle et normalement portant un parapluie. La figure traditionnelle maintenant doit son origine à l'illustrateur José Guadalupe Posada et elle a été bâptisée par Diego Rivera. De nos jours, La Catrina est devenue une icone très populaire, on la retrouve même dans des tatouages, peintures ou comme déguisement pour les fêtes qui sont réalisées ces jours-là.


La tradition a inspiré au Yucatan une promenade  qui s'appelle "La promenade des âmes" (El paseo de las ánimas), un curieux événement où tout le monde marche déguisé en mort, avec l'utilisation de maquillage qui rappelle la catrina et les vêtements traditionnels yucatèques.


La mort est vue d'une façon différente au Mexique, cette tradition est peut-être la manière qu'on a trouvé pour vivre avec ce qui est la seule chose sûre dans la vie, la mort, la plus démocratique des expériences.

miércoles, 29 de octubre de 2014

Les drogues et la musique populaire du Mexique.

L'influence des drogues et des barons de la drogue, a imprégné la societé mexicaine et sa culture populaire. La musique, les films, la mode et même la religion ont reçu l'influence du narcotrafic. Les chanteurs de musique "banda" (un type de musique du nord du pays qui utilise l'accordéon, trompette, etc.) sont connus pour chanter des histoires qui adulent les criminels. Il y a même des chanteurs qui ont subi la censure du gouvernement. Normalement c'est le "corrido" qui se chante, le "corrido" est un genre de chanson qui raconte des histoires et donne une morale. Traditionnellement les corridos ont raconté l'histoire de héros révolutionnaires ou rebelles.

Dans la nouvelle musique de "banda" les criminels sont présentés comme les héros du pays. Les chansons sont caractérisées souvent par un langage vulgaire et obscène, où les héros sont des hommes braves, hardis et surtout, des modèles de succès. Les criminels apprécient ces démostrations d'admiration, et les récompensent. Quelques artistes cherchent le contact avec les criminels. Les homicides de chanteurs liés à la drogue sont une partie de l'évidence de ces relations.

Parmi les chansons inspirées par le narcotrafic il y en a d'origine fictive et réelle. Par exemple la série de télévision americaine "Breaking Bad", a utilisé un groupe de Sinaloa "Los cuates de Sinaloa" (Les amis de Sinaloa) pour faire une chanson sur le personage principal de la serie Walter White, appelé "Negro y Azul" (Le noir et le bleu). La chanson est une menace de mort à un dealer et producteur de drogues américain qui a des problèmes avec les groupes criminels mexicains. 

"Los tigres del norte" (Les tigres du nord), ont composé "Contrabando y traición" (contrebande et trahison), qui raconte l'histoire de Camelia la texane et Emilio Varela, deux narcotrafiquants qui introduisent des drogues aux États-Unis, dans la chanson Camelia est amoureuse d'Emilio. Emilio decide de quitter Camelia et elle se sent trahie et tire sur Emilio sept coups de feu. La chanson a inspiré l'écrivan espagnol Arturo Pérez Reverte qui a écrit "La reina del sur" (La reine du sud), le roman est devenu un feuilleton télévisé qui a inspiré aux "Los Tigres del norte" une nouvelle chanson, La reina del sur. Le cercle est réfermé.

Il y a aussi des chansons où on critique le système, par exemple, La granja (La ferme), une parodie de la guerre contre les drogues et le commencement des éclats de violence criminelle. Le début d'une telle violence, est liée, selon la chanson au gouvernement de Vicente Fox, qui en ignorant les périls des seigneurs de la drogues a laissé sans contrôle le narcotrafic. Ainsi, il a libéré une force qu'il ne comprenait pas. Dans la chanson, la chienne est le narcotrafic, le grand-père l'ancien régime (le PRI, parti que Fox avait vaincu), le renard Vicente Fox, la corde que la chienne a mordu le contrôle que l'ancien régime avait sur le crime, etc. Toute la chanson est plein de références. Cette chanson a subi des tentatives de censure de la part du gouvernement, possiblement dû au fait qu'il y a une partie de la chanson qui parle de la mort d'un bon ami du président Calderon (le successeur de Fox).

Dans un pays pauvre comme est le Mexique, l'argent et le pouvoir sont vus comme les synonymes de succès, peu importe comment ils sont obtenus. En plus, le mépris contre le gouvernement corrompu de la part d'une grand partie de la population fait peut-être voir les criminels comme les combattants du régime qui a abusé pendant des années du peuple sans défense. Une vision pauvre, parce qu'il y assez d'évidences que le narcotrafic et les politiciens ne sont pas ennemis, mais un seul groupe. Peut-être c'est l'explication du grand succès des nouveaux corridos, maintenant appelés "Narco corridos". Mais il y a aussi des corridos qui chantent les héros réels au lieu d'aduler les criminels, par exemple le corrido d'Alejo Garza Tamez. Un homme qui a défendu son ranch contre une bande de criminels. Il est mort en luttant contre eux, non sans en avoir tué quelques-uns.

lunes, 27 de octubre de 2014

La dictature parfaite (film) ou le mariage entre le pouvoir et les médias.

Le film La dictature parfaite de Luis Estrada présente une thèse : Le mariage entre le pouvoir et les médias est la plus puissante arme qu'utilise la plutocratie pour manipuler le peuple et contrôler le pouvoir. C'est une vieille relation de complicité qui a porté ses fruits aux deux parties. Bien que la thèse du film pourrait être valide dans tout le monde, avec des nuances et différences, au Mexique les acteurs d'une telle relation ont des noms, Televisa et le PRI.

Aux premières minutes, on peut lire une phrase : "Les noms des personages ici présentés sont fictifs, mais les faits sont rééls. Les ressemblances ne sont pas des coïncidences." Une phrase très adéquate, si un étranger voyait le film il croirait que les dialogues sont fictifs et ne s'apercevrait pas que beaucoup d'entre eux sont de malheureuses citations déguisées ou textuelles. Par exemple : "Nous les mexicains faisons les travaux que même les noirs ne veulent pas faire" (Vicente Fox, président du Mexique 2000-2006), "Je ne sais pas le prix des achats, je ne suis pas une femme au foyer" (Peña Nieto, le président actuel), etc.

Le film parodie le système et beaucoup de politiciens, présentateurs, réalisateurs, reporters, etc. Il fait un portrait crédible du système actuel. L'éthique de Televisa et du PRI se montre telle qu'elle est, son seul code de conduite est l'argent. Il y a eu des exemples d'un tel code, par exemple le payement de journalistes de Televisa par le gouvernement, ces payements sont arrivés à plus de 150,000 euros pour quelques-uns. Quel type de critique peut sortir de journalistes qui ont reçu ces quantités d'argent, c'est difficile de critiquer le patron, et plus difficile de penser qu'eux sont des journalistes compromis avec la vérité.

Il y a eu des dénonciations de journalistes sur les tentatives de les forcer à se taire ou bien de parler en faveur du régime. La télévision, bien sûr, ne se vend pas seulement pour aduler le gouvernement, mais aussi pour calomnier, éluder les thèmes incommodes, ou bien même créer l'information quand c'est nécessaire. Ainsi les médias, et spécialement la télé est devenue un pouvoir tellement grand qu'elle peut être la grande électrice, et même désigner le président de la république.

Une chose qu'il faut remarquer, le réalisateur du film a dit qu'un des investisseurs pour rendre possible le film a été Televisa. Quand le film est sorti ils ont essayé de le censurer.


miércoles, 22 de octubre de 2014

Au Mexique rien ne se passe.

Au moins selon les politiciens, notre pays est un paradis. Nous, les citoyens, sommes des ingrats qui ne comprenons pas les sacrifices de nos dirigeants, et qui les diffamons. C'est la conclusion à laquelle on peut arriver après avoir lu les déclarations de certains gouverneurs.

Il y a deux semaines, par exemple, Javier Duarte gouverneur de Veracruz a déclaré : "Dans le passé nous parlions de fusillades, enlévements etc. aujourd'hui on parle de vols de "pingüinos et frutsis" (des petits gâteaux et des jus) dans les oxxos (une chaine de magazins), on doit parler des choses positives de l'état". Une déclaration qu'on pourrait dire, est un peu exagerée, surtout parce que l'état de Veracruz est le troisième état en nombre d'enlèvements, avec un taux qui a augmenté de 90% par rapport à l'année dernière. Le lendemain où Duarte a fait une telle déclaration, un bus a été enlèvé dans la zone sud de Veracruz et une femme a été violée. Personne n'a été arrêté, ce n'est pas la première fois et bien sûr, ce ne sera pas la dernière.


Dans le Guerrero, Angel Aguirre, gouverneur de cet état, a dit qu'il a "la conscience tranquille". C'est bien d'avoir la conscience tranquille et de bien dormir, après tout, 43 familles ne peuvent pas bien dormir parce que leurs familliers ont été assassinés. La conscience d'Aguirre dort bien même si Acapulco, la ville la plus importante de l'état et un port d'importance touristique, commercial et industriel, est considérée la deuxième ville la plus dangereuse du monde. Les nombreuses manifestations qui demandent la démission de ce sympa alcoolique ont été qualifiées par Aguirre comme "des intentions pour déstabiliser l'état". Peut-être il ne le sait pas mais l'état qu'il gouverne (soit disant gouverne), est le centre d'un scandale international.


Eruviel Avila possiblement a écouté parler ses collègues et il n'a pas voulu se taire, toujours une bonne idée pour un politicien mexicain. Il a declaré que dans l'état de Mexico "il n'y aura pas d'impunité". L'état où il gouverne est l'état champion de ce qu'au Mexique on appelle "feminicidio" (homicide d'une femme en vertu de son genre).  Quel est le taux d'impunité de ce type de crime? 95%.  L'état de Mexico est le 3ème état le plus corrompu du Mexique, alors, il semble qu'il y ait de l'impunité.


Les trois gouverneurs dont j'ai choisi de parler sont seulement une petit partie de ce qu'on écoute au Mexique, mais, pourquoi peuvent-ils parler d'une telle manière? Parce qu'ils se prennent pour des êtres supérieurs, éloignés de la population, ils ont perdu tout sens de la réalité. Ils ont perdu aussi le concept de la honte. Il y a une chose qui permet d'avoir un tel comportement, l'impunité. Personne parmi les politiciens n'est puni. Ni l'évidence, ni la gravité du crime ne seront importants si le politicien a quelque chose à vendre aux plus hautes sphères. Le système qu'ils ont créé, garantit l'impunité.

J'ai vu il y a quelques jours une émission où une journaliste se demandait pourquoi le gouverneur d'un état où la police a fait disparaître 43 étudiants (et je veux dire, disparu, ça veut dire mort) n'avait pas démissioné, mais ce qu'elle ne savait pas est que les gouverneurs ont aussi des supers pouvoirs. Quel super pouvoir? Le super cynisme. Il y a quelques décenies Mario Vargas Llosa, le Nobel de littérature, a appelé le Mexique la dictature parfaite. Le nom reste valable aujourd'hui.

lunes, 20 de octubre de 2014

Il y a aussi de bonnes nouvelles au Mexique.

Un élève de lycée a gagné la médaille d'or aux jeux olympiques de chimie latinoamericains à Montévideo, Uruguay. D'ailleurs, le Mexique a gagné l'or, l'argent et deux de bronze dans une compétition qui a inclus 17 pays. Saul Blanco, le gagnant de l'or, avait déjà  obtenu  le bronze à l'olympiade mondiale de la spécialité à Hanoi où plus de 70 pays avait participé.

La même semaine, l'avocate mexicaine Alejandra Ancheita a gagné le prix des droits de l'homme, Martin Ennals, le plus important dans la matière. Elle a été reconnue pour son travail avec les communautés indigènes et la défense des migrants. Un travail qui a des risques, même des ménaces de mort pour Ancheita, son père qui a travaillé à la défense de gens vulnérables est mort le jour du 8ème anniversaire d'Ancheita dans des conditions peu claires. Son travail inclut l'éducation et l'organisation des communautés à Oaxaca où elle cherche à donner l'opportunité de choisir, d'une manière informée, aux paysans qui subissent la pression des entreprises internationales pour vendre leur terre que sera convertie en fermes d'énergie éolienne. Ici plus d'information.

Dans le champ scientifique Sanjaya Rajaram, un indien naturalisé mexicain a été annoncé comme le gagnant du prix mondial de l'alimentation, le plus important d'agriculture, pour sa contribution au développement de nouvelles variétés de blé résistantes aux plaies. Son travail a permis avoir deux récoltes par année au lieu d'une, et de cette façon combattre la faim. Les varietés développées par Rajaram sont utilisées par des fermiers grands et petits sur tous les continents. Sa contribution a aidé à produire plus de 200 millions de tonnes de blé en utilisant quelques varietés des 480 qu'il a crée. Elles ont été cultivées dans 51 pays. La majeur partie de son travail a été développée dans le centre international pour l'amélioration du blé et du maïs (Cimmyt).

Le Mexique est un pays où la tragédie et les bonnes nouvelles font partie de la vie quotidienne, l'information négative sera toujours plus choquante, les journaux donneront plus d'espace à cette information. Et c'est vrai que nous devons faire attention à l'information négative parce qu'il faut combattre les problèmes de notre pays. J'ai écrit cet article pour équilibrer un peu la mauvaise image que mon pays a acquis les dernières années. C'est important de rappeler que la grande majorité des mexicains ne sont pas ce qui se montre dans les médias,  mais sont victimes d'eux.

lunes, 13 de octubre de 2014

De nouveau les étudiants, de nouveau le gouvernement.


Iguala, Guerrero est une ville d'un peu plus de 100 mille habitants, aujourd'hui malheureusement connue pour la disparition d'étudiants "normalistas". Les "normalistas" sont les étudiants qui deviendront professeurs, appelés de cette manière parce que la "normal" ou "normal superior" sont les écoles où on étudie pour être professeur. Le niveau d'études est équivalent au niveau universitaire. L'école d'où les étudiants viennent est la "normal" d'Ayotzinapa, une école qui a la particularité d'être formatrice de professeurs ruraux, d'origine pauvre. L'école fut conçue comme faisant partie d'un plan des années 20's pour la massification de l'éducation rurale.

Le Guerrero est un des états les plus pauvres du Mexique. Là se trouve la commune la plus pauvre du pays, et là aussi se trouve la plus grande production de pavot du pays, la matière première pour l'héroïne. Mais il y a un antécédent qu'il faut rappeler. Les noms de Lucio Cabañas et Genaro Vazquez, deux guerrilleros des années 70's, aussi professeurs, professeurs sortis de l'école "normal" d'Ayotzinapa : ces deux professeurs ont été à la tête du principal mouvement guerrillero des années 60's et 70's.

Les étudiants, alors, viennent d'une tradition de lutte sociale, d'idéologie de gauche. Ils sont habitués à la confrontation avec la police et le pouvoir en général. Maintenant, au gouvernement s'ajoute les seigneurs de la drogue, les chefs actuels des corps policiers.

Le 26 septembre, les étudiants avaient voyagé à Iguala dans le cadre de manifestations et de collectes. À 22 hrs, les policiers ont accusé les étudiants d'avoir pris les bus par force, la discution a tournée à la bagarre et les policiers ont tiré sur les étudiants qui se sont enfuis. Quatre heures après, les étudiants parlaient avec quelques journalistes, en denonçant les problèmes, quand on leur a de nouveau tiré dessus. La fusillade a causé 6 morts, 3 étudiants, une femme dans un taxi et deux joueurs de football que se trouvaient dans un bus qui passait. En plus de 25 blessés. Au même moment, un bus d'étudiants a été attaqué avec des fusils d'assaut, c'est le bus des étudiants disparus. Le bus transportait 58 étudiants, 43 restent disparus.

Les étudiants qui ont pu s'échaper, sont ceux qui ont denoncé que les policiers étaient les attaquants. Le maire de la ville se cache et personne ne sait où il se trouve. Tous les indices font penser que le maire est lié au narcotrafic, et maintenant il y a un mandat d'arrêt contre lui. Au limite du cynisme, un groupe de criminels, "guerreros unidos" (guerriers unis), a exigé au gouvernement la liberation des policiers et la fin de la persecution contre "son" maire.

Le gouvernement comme à chaque fois qu'une chose pareille se passe a promis que les enquêtes "arriveront aux dernières conséquences". C'est le même discours que celui du massacre d'Aguas blancas (1995, où les policiers ont tué 17 paysans désarmés) et de beaucoup d'autres crimes que l'état a commis ou toleré, et la promesse que cela ne se répètera jamais est si faible. Tellement faible qu'hier des policiers ont tiré contre d'autres étudiants, 10 : 3 français, 2 allemands, 5 mexicains, cette fois de l'université Technologique de Monterrey. Un blessé d'origine allemande est le résultat. Où s'est passée la nouvelle attaque des étudiants? Dans l'état de Guerrero, qui l'ont fait? Des policiers de l'état de Guerrero.

Le comic initial (dessiné par guerrilla comic) s'appelle le cycle de l'autoritarisme, pourquoi? Parce que le maire de Guerrero est un homme de gauche, de même que le gouverneur de l'état, qui a refusé de démissionner à moins qu'un plébiscite le force, l'INE, l'autorité électorale du Mexique a nié la possibilité de faire un tel plébiscite.

jueves, 9 de octubre de 2014

Un mexicain à Marseille.

"Qui sauve une seule vie sauve le monde entier." Le Talmud



Si on demande le nom d'un héros mexicain, je suis certain que Gilberto Bosques ne serait pas mentionné. Sans doute, une grande injustice, que ce mexicain ne soit pas connu au Mexique ou en France. Mais, qui est Gilberto Bosques et pourquoi peut-on dire qu'il a été un des grands héros du Mexique? Pour répondre à cette question on doit aller dans le passé, plus spécifiquement en Europe à la fin des années 30's du XXème siècle. 

En 1939, la guerre civile avait fini avec la victoire des nationalistes, les communistes survivants ont dû s'exiler, beaucoup d'entre eux, en France. En même temps, des juifs, des dissidents du fascisme, et d'autres minorités poursuivies avaient trouvé asile en France. Mais le cauchemar pour les exiliés n'était pas fini, le 3 septembre de la même année, la France déclarait la guerre à l'Allemagne. Les événements se sont succédés très vite. En juin 1940, la France se rend aux armées allemandes et italiennes. La vie des exiliés était en péril.

Mais, pourquoi on a mencionné tout ça pour parler de Gilberto Bosques? Et bien, parce qu'à cette époque, il était le consul général mexicain en France. Lorsque l'Allemagne a assumé le contrôle de la France la vie des juifs, des communistes, des républicains espagnols, etc, était en danger. Gilberto Bosques commence une campagne pour sauver autant de vies que possible, ce qui est devenu la devise personnelle de Bosques. Cela peut sembler facile parce qu'il avait la protection diplomatique, mais dans la France occupée l'immunité diplomatique n'était pas ce qu'elle devrait être. 

Bosques est arrivé en France à Paris comme consul du Mexique, mais dû à l'occupation allemande, il a changé le consulat d'abord à Bayonne et après à Marseille. Lorsque Bosques a occupé le poste de consul il a compris qu'il était nécessaire d'aider les autres groupes en plus des mexicains en France. Il y avait un accord que si une personne avait un visa pour sortir de France, le gouvernement ne chercherait pas à arrêter ces personnes. Beaucoup de monde a commencé à chercher un visa mexicain, et le consulat de Bosques a délivré plus de 40,000 visas. Cela a permis de sauver la vie à des dizaines de milliers de personnes. 

La quantité de demandants a été tellement grande que Bosques a loué deux châteaux pour donner l'asile aux sollicitants. En déclarant les châteaux territoire consulaire, Bosques empêchait que les autorités pérsecutent les réfugiés. De plus, Bosques a obtenu de l'argent pour le transport de milliers de refugiés et il a falsifié l'information de beaucoup de gens pour leur permettre de sortir de France. Tout ça n'était pas gratuit, les gouvernements français, allemand, espagnol et même japonais ont fait pression sur Gilberto Bosques. 

En 1942, en violant tout droit international, la Gestapo a occupé le consulat mexicain et arrêté tout le personel, sa famille inclus. Il a été confiné avec sa famille d'abord à Amélie-les-Bains, France et après, en violant les garanties consulaires de nouveau, dans un château-prison à Bad-Godesber. En 1944, les négociations entre le gouvernement allemand et mexicain ont permis l'échange de prisonniers allemands et mexicans, permettant à Bosques de revenir au Mexique. Des milliers d'exilés l'ont reçu à son arrivée dans la ville de Mexico.

La vie diplomatique de Bosques a continué après les événements que je vous raconte, il a été ambassadeur au Portugal, en Suède et au Cuba pendant 11 ans où il a aidé à s'exiler des cubains dissidents des dictatures de Franco, Batista, et, puis, des dissidents de la dictature de Castro.

Il est mort à l'âge de 102 ans, le 4 juillet 1995. Entre autres distinctions, le centre d'études internacionales du sénat mexicain porte son nom, il a été nominé comme "juste parmi les nations" et il existe un prix des droits de l'homme du même nom, attribué par les ambassades allemandes et françaises, créé en 2013.



miércoles, 1 de octubre de 2014

Le 68 Mexicain.



Le 22 juillet 1968, une bagarre entre les élèves de deux lycées (la vocacional 2 et la vocacional 5) après un match de football américain fut brutalement réprimée. Le corps policier de la ville de Mexico, appelé le corps de "granaderos", avec la bestialité propre de l'époque, a mis en prison quelques étudiants. Cet événement a déclenché un mouvement estudiantin qui, peut-être, a été le plus important depuis la révolution mexicaine. Le mouvement est devenu de plus en plus important et ce qui d'abord était une demande de justice pour des étudiants violement frappés, a tourné à l'exigence de la liberté pour les prisonniers politiques, la démocratisation du pays, la disparition de quelques corps policiers, etc.

Le système politique, à cette époque, n'avait ni l'expérience ni la volonté de négocier de façon ouverte avec la société et la réaction du gouvernement a été d'endurcir les mesures contre les étudiants. Gustavo Diaz Ordaz, membre du PRI, le parti du gouvernement depuis toujours, était le président, et le 12 octobre les jeux olympiques devaient commencer. D'ailleurs, Diaz Ordaz, qui, aujourd'hui nous le savons a travaillé avec la CIA, était convaincu que les étudiants voulaient renverser le gouvernement et instaurer un régime communiste.

Ainsi, après un processus de quelques mois, où le gouvernement avait utiliser une répression croissante, une manifestation a été appelée pour le 2 octobre. Le lieu, la place des trois, culturesTlatelolco. Les étudiants ne le savaient pas, mais le gouvernement avait tendu un piège. Pour mieux comprendre ce qui s'est passé, il est important de connaître Tlatelolco. La place de Tlatelolco est un endroit carré, avec un espace ouvert au centre, entouré par des batîments qui peuvent servir de barrages. C'est dans ces batîments que le gouvernement avait placé des francs-tireurs. Pas seulement des francs-tireurs, mais également des élements de l'Etat-Major présidentiel. Un groupe de paramilitaires connu après comme "Batallon Olimpia", qui utilisait un gant blanc comme signe distinctif.

Quand le meeting a commencé, les étudiants ne le savaient pas, mais ils étaient cernés par l'armée. Personne ne pourrait sortir de la place, en plus de l'infanterie, cette fois il y avait des tanks. Un peu avant la nuit, pendant le discours d'un leader des étudiants, un hélicoptère a jeté un feu de bengale. C'était le signal pour l'attaque. Mais l'armée n'aurait pas attaqué les étudiants désarmés sans provocation. C'est ici qu'on comprend la tâche des francs-tireurs. Leur travail n'était pas de tirer sur les étudiants, mais sur l'armée, de cette manière, l'armée attaquerait les étudiants en croyant qu'ils étaient l'ennemi. Une des premières victimes des francs-tireurs a été le chef de l'armée. Sans commandant, l'armée est devenue incontrôlable, et la répression fut brutale. Même aujourd'hui, personne ne sait le nombre de morts, l'estimation est entre 200 et 1500 morts selon la source. Plus de 3000 étudiants ont été détenus. Les excès et les mesures illégals de la part de l'armée ont été nombreux.

Les conséquences de ce massacre pour la vie du Mexique ont été profondes. Beaucoup de gens pensent, et je partage leur opinion, que ce triste moment, quand le gouvernement décide de tuer ses citoyens, est le moment ou l'ancien système commence à mourir. La Gauche s'est radicalisée et, dans ce massacre et celui des étudiants en 1971, on peut trouver les racines des mouvements armés des années suivantes. C'est triste, mais c'est aussi le réveil du peuple mexicain, le moment où tout le monde a compris que le Mexique était une dictature. 

Je veux vous montrer une dernière photo pour presque finir ce petit article, la date de la photo je ne la connais pas, mais ce n'est pas le 2 octobre:


Le jeune qui reçoit le coup de fusil d'un soldat s'appelle Ernesto. Après, il a étudié économie dans le IPN (Instituto Politécnico Nacional, une des meilleures universités du Mexique), puis, il a obtenu le doctorat en économie à l'université de Yale. "C'est moi", a-t-il dit quand un journaliste lui a demandé si le jeune de la photo était lui. J'étais un libéral à l'époque et un démocrate. Et c'était vrai. Le 2 julliet 2000, Ernesto, alors monsieur le président du Mexique, Ernesto Zedillo Ponce de Leon, reconnaissait le triomphe de Vicente Fox, dans ce qui se considère la première élection présidentielle libre du Mexique. Fox devient le premier homme d'un parti différent du PRI, le parti de Zedillo, qui avait gouverné le Mexique pendant 70 ans de domination exclusive, le parti qui avait ordonné le massacre de Tlatelolco. Ernesto, l'ancien étudiant et participant des manifestations du 68 mexicain, est devenu une pièce clé pour la naissance de la démocatie mexicaine.

Pour en savoir plus, je vous conseille ce site, un livre, La nuit de Tlatelolco, par Élena Poniatowska et un film, Rojo Amanecer (Aube rouge) de Jorge Fons. 

lunes, 29 de septiembre de 2014

Les Haciendas dans le Yucatan



Les Haciendas sont des exploitations rurales agricoles qui ont vécu une période de prospérité dans le Yucatan surtout à la fin du XIXème siècle et les premières décennies du XXème siècle. Le succès des Haciendas a eu son origine dans les hauts prix de la fibre sisal, connue au Mexique comme l'henequén. Lorsque la première guerre mondiale a commencé la demande de la fibre a augmenté et par conséquent les prix se sont élevés. Ce fait a permis une époque dorée au Yucatan, mais la richesse que le sisal permettait, n'était pas pour tout le monde. Pourtant la révolution mexicaine, l'invention des fibres synthétiques, la culture du sisal dans d'autres lieux, etc, ont ruiné presque toutes les haciendas.

Mais, depuis la dernière décennie on voit la renaissance des haciendas au Yucatan. Elles sont devenues des boutiques ou hôtels qui sont très appréciés par les touristes nationaux et étrangers. L'inversion privée a redonné l'ancienne splendeur des haciendas, de plus, elles sont à nouveau une source d'emploi et de richesse.

Les propriétés se trouvaient en ruine mais la soigneuse restauration de ces endroits a permis que même des bâtiments du XVIIème siècle retrouvent leur beauté originale. Mieux encore, les propriétaires des haciendas étaient très cruels à l'époque où ils ont obtenu leurs plus grands bénéfices, l'exploitation des paysans était proche de l'esclavage. Aujourd'hui les employés ont tous des droits sociaux, tels le service médical, les plans pour la retraite, etc.

Le succès des haciendas montre que le respect de l'héritage culturel et les bénéfices peuvent vivre en harmonie.

Pour finir l'article je vous conseille de visiter L'hacienda Teya, et spécialement le restaurant, là, vous pourrez trouver de l'authentique cuisine yucatèque et une ambiance agréable et parcourir un endroit qui a eu parmi ses visiteurs Charlotte d'Habsbourg et la reine Sophie entre autres. 

viernes, 26 de septiembre de 2014

La presse est l'information.



Une vidéo publiée sur YouTube montre deux journalistes qui parlent avec La Tuta, le leader médiatisé du groupe criminel "Los caballeros templarios" (Les templiers) . Un des journalistes très important parce qu'il est le propriétaire d'une agence informative qui vend des services à beaucoup de chaines télévisées. Le journaliste semble être très amical et il donne des conseils au leader pour améliorer son image publique. La Tuta paie les services du journaliste et pose des questions sur les autres médias, sur une interview avec une chaîne étrangère, une agence informative, EFE, etc. Le journaliste, Eliseo Caballero, demande des faveurs et de l'argent pour ses services. Les critiques se sont déversées sur le journaliste et il existe déjà une enquête en cours.

Lundi soir, un député du parti du président, Gabriel Gomez Michel, a été kidnappé. L'incident a été dénoncé, les policiers qui sont arrivés sur la scène du crime, qui à ce moment-là ne savaient pas que la victime était un député, ont reporté qui n'y avait rien à signaler (RAS). Bientôt la famille du député a déclaré la disparition de ce dernier, aussitôt que les autorités ont su que la victime était un fonctionnaire d'une telle importance le "RAS" a disparu. Le mercredi, les autorités ont confirmé qu'un corps trouvé dans le Zacatecas appartenait au député. On peut tirer deux conclusions de cette affaire, la première est que les actions policières ne sont pas liées à la gravité du crime mais qui est la victime. Il semble que l'enlèvement d'un citoyen commun n'a aucune importance. C'est grave, mais la seconde conclusion de cette nouvelle est plus grave. L'état ne peut même pas proteger ses propres membres. Sans importer le nombre de discours de politiciens qui assurent que le pays viet en paix, tout le monde peut se rendre compte que la réalité est bien différente.

Comment sont liées les deux informations? Et bien, tandis qu'Eliseo Caballero est qualifié comme le pire exemple de journaliste, un traître à son pays, etc, nous pouvons nous poser une question : est-ce qu'il aurait pu refusé l'appel de la Tuta? La Tuta, grâce à l'inaction ou incapacité du gouvernement, est devenu une sorte de roi au Michoacan. Un pouvoir réel auquel personne ne peut faire face. C'est bien suspect que Juan Manuel Mireles, le médecin qui a osé s'opposer au groupe de la Tuta est emprisonné tandis que la Tuta semble plus fort que jamais. La Tuta, de plus, a donné une bonne quantité d'interviews, par exemple aux chaînes Mundo Fox et Chanel 4. Pourtant, ni l'armée, ni aucun corps policier n'a pu trouver la Tuta. Alors, est-ce qu'un journaliste peut dire non si la Tuta l'appelle? Si l'état a montré avec clarté qu'il est incapable de protéger ses membres, qu'il laisse sans protecion le citoyen commun, si le Mexique est aujourd'hui selon reporters sans frontières l'un des plus dangereux pays pour les journalistes, il est difficile d'accuser un journaliste d'obéir à un leader criminel. Je crois que les médias se sont trompés de cible, qui devrait être les autorités qui ont permis de ruiner l'état de droit au Mexique.

La photo ci-dessus dit : La Tuta et les autodéfenses seront sous contrôle avant le 10 mai. Je ne suis pas certain mais je crois que si nous sommes en septembre peut-être que Castillo, l'envoyé présidentiel pour la sécurité dans le Michoacan, a menti ou qu'il a parlé d'une autre année ou d'un autre siècle.

Il y a une blague : dans une classe de journalisme le projet de fin de cours a été de faire une interview à la Tuta. Personne n'a redoublé le semestre. À l'exception des certains étudiants qui, après, ont trouvé un emploi dans la police.

miércoles, 24 de septiembre de 2014

Les mayas de nos jours




Il y a 15 jours, un copain de ma classe de français m'a demandé si la langue maya est encore parlée dans le Yucatan. La question m'a semblé drôle, mais à Coatzacoalcos c'est une question raisonnable parce qu'ici, il n'y a pas de langue indigène vivante. Et bien, le peuple maya existe, à la différence d'autres populations américaines disparues, tel le cas des caribes.

Aujourd'hui, il y a entre 700,000 et 1 million de locuteurs du maya yucatèque, selon la source qu'on consulte, elle est la deuxième langue de la famille des langues mayas après le quiché. On appellera cette langue simplement le maya. En accord avec les statistiques, environ 8% d'entre eux sont monolingues, le reste, parle aussi l'espagnol, cependant le maya est leur langue maternelle. La langue est parlée dans les états mexicains du Yucatan, Campeche, Quintana Roo et aussi au Belize et au Guatemala.

L'espagnol est appris à l'école élémentaire où l'éducation est donnée seulement dans cette langue. C'est peut-être la raison pour laquelle la population maya assume que l'espagnol est une langue supérieure. Il est possible que l'enseignement dans les écoles publiques du maya changerait cette idée, mais le problème est que le maya s'apprend seulement au collège et que la majeur partie de la population maya accède seulement à l'éducation élémentaire.

Les mayas ont conservé, entre autres caractéristiques traditionelles, la maison typique, les cérémonies religieuses liées aux activités des semailles, les rituels pour remercier les dieux de la campagne et l'utilisation de chamans pour des raisons médicales et spirituelles. Les vêtements, les hamacs, la nourriture sont restés presque les mêmes parmi le peuple maya. D'ailleurs la parcelle maya typique suit l'ancien trio des haricots noirs, maïs et courges. Le maïs pousse en hauteur, les haricots noirs grimpent autour du maïs  et la courge utilise la partie basse du terrain. Cette combinaison donne un régime nutritif au fermier maya.

L'activité économique des mayas est l'agriculture qui se complète avec le commerce des produits artisanaux (hamacs, vêtements, meubles, etc), le travail dans les grandes villes, tel que Cancun, Mérida, etc, où ils travaillent dans les restaurants, dans la maçonnerie, etc. Dans les dernières décennies l'industrie maquiladora a connu une importante croissance.

Il y a une intéraction importante entre la population maya et la non-maya; le commerce, l'emploi, le tourisme, les services, etc. rendent possible cette intéraction. Quand un maya parle avec un non-maya il parlera normalement en espagnol, et il est possible que ce comportement fasse penser à beaucoup de gens que le maya n'est plus parlé.

Les mayas ont évolué avec la société et leur temps mais ils conservent les caractéristiques qui les rendent différents du reste de la société. Différents et admirables, alors la prochaine fois que vous verrez un maya vous pourrez penser qu'il fait partie d'une culture vivante, héritier d'un grand passé.

viernes, 19 de septiembre de 2014

La grêve de la faim

"Ils n'ont rien dans leur arsenal impérial tout entier qui puisse briser l'esprit d'un Irlandais si celui-ci ne veut pas être brisé." Bobby Sands

La grêve de la faim est une mesure extrême quand une personne n'a d'autre recours que d'utiliser son propre corps. C'est une action que beaucoup de leaders ont fait. Il y en a même qui se sont poursuivise jusqu'à la mort.

Une des grêves la plus impressionnante, à mon avis, a été la grêve des prisonniers irlandais des années 80, qui ont decidé de faire la grêve de la faim pour dénoncer les maltraitances qu'ils vivaient durant leur emprisonnement, mais surtout, parce que le gouvernement anglais niait le statut spéciale d'incarcelation, une condition qui permettait aux prisonniers irlandais paramilitaires de ne pas porter l'uniforme carcéral, de se réunir librement etc.

Le 1er mars 1976, un décret du gouvernement travailliste de James Callaghan abroge le statut spécial d'incarcération, favorable, créé en 1972 pour les prisonniers républicains nord-irlandais. Tous les membres de l'IRA et autres groupes républicains internés au Maze perdent ce statut spécial, dit de prisonniers politiques et sont considérés comme des criminels et délinquants de droit commun. Cette décision provoque la colère des détenus et donnera naissance à de multiples protestations.

Le leader des grêvistes était Bobby Sands qui, pendant la grêve fut élu député, a planifié la grêve de telle façon que chaque grêviste s'y joindrait par intervalles, ainsi, ils optimiseraient l'effet médiatique et la grêve pourrait se prolonger plus de temps.

Les demandes des grêvistes étaient:

1. Le droit de ne pas porter l'uniforme de prisonnier;

2. Le droit de ne pas participer aux travaux de prisonnier;

3. Le droit de libre association avec d'autres prisonniers et celui d'organiser des activités éducatives ou récréatives;

4. Le droit à une visite, une lettre et un colis par semaine;

5. L'entière restauration de la remise de peine perdue lors de la manifestation

La grêve a commencé le 1 mars 1981, et a fini le 3 octobre 1981. Dix grêvistes sont morts dont Bobby Sands le 5 mai, mais trois jours après la fin de la grêve le gouvernement de Thatcher a reconnu 4 des 5 demandes, avec l'exception du droit de ne pas travailler. Pourtant un attentat dans les ateliers de la prison en a fini avec le travail des prisonniers, alors les 5 demandes ont été obtenues.

Le gouvernement de Thatcher s'est présenté comme le gagnant mais la victoire a été douteuse. L'IRA a augmenté ses forces, la violence a redoublée, les relations entre les gouvernements de l'Irlande et du Royaume Uni ont empiré. Même Margaret Thatcher a été victime d'un attentat où elle a eu par miracle la vie sauve. Bobby Sands est dévenu un héros et plus de 100,000 personnes ont suivi son cortège funéral. Parmi les grêvistes plusieurs sont dévenus politiciens.